L’actuel président islandais, Ólafur Ragnar Grímsson, l’avait déjà annoncé vendredi 24 juin, au lendemain du vote britannique en faveur d’une sortie du pays de l’Union européenne : « Le Brexit est une très bonne nouvelle pour l’Islande. » Comme le rapporte le site d’information islandais Mbl.is, il s’agissait là avant tout de considérations politiques et économiques, l’île nordique ne faisant pas partie de l’Union européenne. Et ce matin, la presse islandaise lui emboîte le pas avant d’affronter l’Angleterre au football, The Reykjavik Grapevine réclamant un « Brexit 2 » lundi soir.

Les joueurs islandais à l’issue de leur victoire (2-1) contre l’Autriche, le 22 juin, au Stade de France. | Martin Meissner / AP

« L’agneau peut manger le loup »

« Ce match fera peut-être oublier le Brexit aux Anglais pendant un instant, avance le magazine islandais. Au lieu de ça, ils pourront contempler leur annihilation certaine. » La qualification inespérée des « Vikings », qui ont fini deuxième du groupe F devant le Portugal de Cristiano Ronaldo, semble leur avoir donné des ailes. Ainsi, le quotidien Visir estime que « l’agneau peut manger le loup » ce lundi à Nice :

« Les étoiles brillent davantage dans l’équipe anglaise, mais l’unité islandaise est sans égale. Cette équipe repose peut-être sur l’habitude de jouer par mauvais temps, les tacles et la peur qu’elle crée chez l’adversaire, mais aussi sur ses valeurs, sa structure et sa cohésion énorme. »

La presse britannique se méfie, elle aussi, de cette rencontre, « qui n‘aurait pourtant pas dû constituer une épreuve », d’après The Independent. « Elle voit s’affronter la nation la plus riche du monde du football et un pays qui a la population de Leicester, Croydon ou Coventry, mais quand il s’agit de jouer le menu fretin, rien n’est jamais simple pour l’Angleterre », souligne le quotidien en ligne.

Arnor Ingvi Traustason (à droite) célèbre son but avec Birkir Bjarnason lors de la victoire (2-1) de l’Islande contre l’Autriche, le 22 juin, au Stade de France. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

Tout sauf un hasard

« Ils n’ont peut-être pas beaucoup de noms de stars dans leur défense, mais ça ne les a pas empêchés d’arrêter leurs adversaires les plus scintillants », pointe The Times. « Cristiano Ronaldo, évidemment, a ainsi complètement perdu ses nerfs face à Ragnar Sigurdsson et Kari Arnason. » Le journal britannique insiste auprès de ses compatriotes, trop confiants à son goût, sur le fait que « ce n’est pas un hasard si cette équipe se retrouve en huitièmes », reste invaincue dans cette compétition et a réalisé un parcours « redoutable » pour se qualifier à l’Euro, éliminant par exemple les Pays-Bas.

The Times estime même que ce match servira de révélateur à la Fédération anglaise de football, qui devrait en profiter pour discuter avec ses homologues islandais « car aucune nation au monde n’a poussé aussi loin son potentiel footballistique ».

>> Pendant l’Euro, participez à notre tournoi virtuel