Au troisième jour de violences entre policiers israéliens et fidèles musulmans s’opposant à la venue de visiteurs juifs sur l’esplanade des Mosquée et au lendemain de protestations de la Jordanie, chargée des lieux saints à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, la porte-parole de la police israélienne, Luba Samri, a annoncé, mardi 28 juin, que les visites de non-musulmans étaient interrompues jusqu’à la fin du mois sacré de jeûne musulman.

Depuis dimanche, Palestiniens et dignitaires musulmans faisaient valoir que depuis des années, le waqf jordanien chargé du site et les autorités israéliennes s’accordaient pour suspendre ces visites au cours des dix derniers jours du ramadan, les plus sacrés pour les musulmans. Pourtant, cette année, accusent-ils, Israël a rompu cette tradition et, dimanche, des fidèles musulmans ont protesté contre la venue de visiteurs, dont des juifs, sur l’esplanade, troisième lieu saint de l’islam et premier pour les juifs, qui l’appellent « mont du Temple ».

Le site de 14 hectares, qui surplombe la Vieille Ville de Jérusalem, est au cœur du conflit israélo-palestinien et l’objet de tensions à chaque fête juive ou musulmane. Tôt mardi, après deux matinées d’affrontements ayant fait plusieurs blessés parmi les fidèles musulmans, de jeunes Palestiniens ont affronté à coups de pierres la police israélienne, qui a tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc, selon des vidéos mises en ligne. Une femme qui se trouvait au mur des Lamentations, en contrebas de l’esplanade, a été légèrement blessée par une pierre, selon la police et des sources médicales. Après l’annonce de l’arrêt des visites, le calme est revenu, ont constaté des photographes de l’AFP.