La décision obtenue sans majorité, à quatre juges contre quatre, revient à poursuivre l’actuel blocage des décrets présidentiels sur cette question. | KAREN BLEIER / AFP

La Cour suprême des Etats-Unis a de facto bloqué, jeudi 23 juin, une mesure emblématique du président américain, Barack Obama, qui vise à protéger 4 à 5 millions de clandestins d’une expulsion.

La décision obtenue sans majorité, à quatre juges contre quatre, revient à poursuivre l’actuel blocage des décrets présidentiels sur cette question extrêmement chargée politiquement, en pleine année électorale.

Le président Obama avait annoncé en novembre 2014 une série de mesures réglementaires s’assimilant à des régularisations temporaires de millions de migrants majoritairement hispaniques. Ces décrets prévoyaient la délivrance de permis de travail, au nom du fait que les Etats-Unis étaient une « nation d’immigrants ».

L’initiative phare d’Obama au point mort

Depuis, quelque 26 Etats, pratiquement tous à majorité républicaine, ont refusé d’appliquer les décrets présidentiels. Ils ont aussi souvent obtenu des décisions de tribunaux soulignant que le chef de l’Etat avait outrepassé ses droits en court-circuitant les parlementaires.

De fait, l’initiative phare de M. Obama est au point mort, alors qu’il avait fait de ce dossier l’une de ses priorités en arrivant au pouvoir, en 2009. La décision jeudi de la Cour suprême revient à l’enterrer encore plus profondément.

L’immigration est l’un des premiers chevaux de bataille du candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, qui a notamment promis de dresser un mur à la frontière avec le Mexique, électrisant davantage un débat à fort clivage.