Le parquet de Paris a fait appel estimant qu’il s’agissait bien de faits à caractère terroriste. Une position suivie par le parquet général de Paris à l’audience qui s’était tenue à huis clos le 25 mai. | THIERRY ZOCCOLAN / AFP

Le feuilleton judiciaire dure depuis huit ans. D’ores et déjà renvoyés en procès pour le sabotage de lignes TGV en 2008, Julien Coupat et deux autres membres du « groupe de Tarnac » doivent-ils être jugés pour des faits à caractère terroriste ? La chambre de l’instruction de la cour d’appel a répondu non, mardi 28 juin. Celle-ci a confirmé la décision des juges d’instruction, qui avaient renvoyé les membres du groupe en correctionnelle en écartant toute dimension terroriste aux faits qui leur sont reprochés, ont précisé les avocats.

Le « groupe de Tarnac », présenté comme proche de l’ultragauche, est soupçonné d’être à l’origine de dégradations de lignes SNCF sur des caténaires dans l’Oise, l’Yonne et la Seine-et-Marne. Après sept ans d’enquête et de polémiques, les juges d’instruction chargés du dossier avaient renvoyé à l’été 2015 huit membres du groupe en procès, dont trois accusés de dégradations commises sur des lignes TGV le 8 novembre 2008 à Dhuisy (Seine-et-Marne). Les autres sont renvoyés pour des faits de faux, de refus de prélèvement d’ADN ou d’association de malfaiteurs pour deux d’entre eux.

Prenant le contre-pied des réquisitions du parquet, les juges avaient retiré toute qualification terroriste pour les trois principaux protagonistes, Julien Coupat, son ex-épouse, Yildune Lévy, et Gabrielle Hallez, qui nient l’ensemble des faits. Ils avaient aussi ordonné un non-lieu pur et simple pour des dégradations commises contre la voie TGV à Vigny (Meurthe-et-Moselle) entre le 25 et le 26 octobre 2008, reprochés à Julien Coupat et Gabrielle Hallez. Sur plusieurs dégradations suspectes à la même période, seule celle de Dhuisy a fait l’objet d’un renvoi en procès.

Le parquet de Paris avait fait appel, estimant qu’il s’agissait bien de faits à caractère terroriste. Une position suivie par le parquet général de Paris à l’audience qui s’est tenue à huis clos le 25 mai. Le renvoi en correctionnelle était apparu très éloigné de l’ampleur donnée aux faits à l’époque par les autorités et la justice, lors des premières interpellations, le 10 novembre 2008, au sortir d’un week-end marqué par plusieurs incidents sur les lignes TGV qui avaient causé de nombreux retards pour des milliers de passagers.