Podemos deviendrait la première force de gauche en Espagne, devant le Parti socialiste. | Alvaro Barrientos / AP

Le parti populaire (PP) a remporté les élections législatives espagnoles, dimanche 26 juin : il a rassemblé 32,7 % des voix et devrait obtenir environ 136 sièges au Parlement, alors que plus de 90 % des bulletins ont été dépouillés.

Le bipartisme résiste : alors qu’on attendait le parti anti-austérité Podemos en deuxième position, c’est le Parti socialiste (PSOE) qui sera le dauphin du PP, avec environ 22,9 % des voix et 86 sièges. Le PP sort lui aussi renforcé de l’élection et devrait gagner plus d’une dizaine de députés par rapport à décembre. Podemos talonne le PSOE en nombre de voix (21,2 %), mais devrait rester loin derrière en termes de sièges, avec 71 députés.

Ce résultat est un échec pour Podemos, qui, suite à son alliance avec les néocommunistes et leurs 3 % obtenus aux précédentes élections de décembre, espérait faire bien mieux : son score a progressé de moins d’un point et il ne devrait gagner qu’un ou deux députés. Malgré ce résultat, c’est le bloc de gauche qui arrive largement en tête et représente la première force politique du pays.

Pour le Parti socialiste, l’écart maintenu avec Podemos en termes de sièges est un soulagement, même s’ils devraient perdre deux députés par rapport à décembre. Grâce à ce résultat, Pedro Sanchez devrait sauver son poste : le leader socialiste était sur la sellette avant ces élections.

Ciudadanos est, enfin, le parti qui souffre le plus de ces résultats : ce nouveau venu sur la scène politique devrait perdre une dizaine de députés par rapport à décembre (il récolte 12,6 % des suffrages).

Un blocage qui devrait subsister

Ces nouveaux résultats ne devraient pas débloquer, dans un premier temps, la situation politique espagnole. Après les élections de décembre, le PP du premier ministre sortant, Mariano Rajoy, n’avait pu former de gouvernement, pas plus que les socialistes alliés à Ciudadanos. Après six mois de blocage, les électeurs espagnols ont été rappelés aux urnes.

Ces nouveaux résultats ne permettront pas au PP de gouvernement seul, la majorité au Parlement espagnol étant de 176 sièges. Les deux partis de gauche – PSOE et Podemos – pourraient s’approcher de cette majorité et former un gouvernement : encore faudrait-il qu’ils dépassent leurs divergences, qui demeurent importantes.

Au sein du parti socialiste, la question d’une alliance avec Podemos fait débat. Un comité fédéral, qui se tiendra dans la semaine, aura pour tâche de trancher la question d’un éventuel pacte.

Les tractations pour former un gouvernement s’annoncent donc encore une fois longues et difficiles. Le nouveau parlement ne prendra pas ses fonctions avant le 19 juillet et ce n’est qu’alors que le roi Felipe VI pourra charger un chef de parti de tenter de former un gouvernement.