A Tokyo, à la mi-séance du 24 juin, l’indice Nikkei s’était effondré de près de 1 100 points, soit une chute de 6,67 %, pour s’établir à 15 154 points. | Eugene Hoshiko / AP

Les principales Bourses européennes devraient plonger, vendredi 24 juin, à l’ouverture, la place de Londres se préparant à une chute de 7 %, touchées de plein fouet par la victoire des partisants du « Brexit » à l’issue du référendum, selon des courtiers. Le retour de bâton devrait être violent sur les marchés qui avaient largement misé ces derniers jours sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

« La portée exacte du “Brexit” de l’impact économique et sur les marchés financiers ne sera pas claire avant un moment, mais il est certain qu’il sera très perturbateur à court terme et qu’il pèsera sur la croissance économique et l’emploi à plus long-terme, particulièrement au Royaume-Uni », a affirmé vendredi matin l’IIF, association internationale des acteurs de la finance.

« Le message est fort et clair pour les marchés financiers et la manière dont les autorités vont réagir dans les prochaines heures sera probablement déterminante pour la suite », a affirmé Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

La livre à son plus bas depuis 1985

L’effet sur les marchés est déjà palpable. D’après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien pourrait perdre jusqu’à 7 % à l’ouverture. A Francfort, le Dax pourrait perdre entre 6 % et 7 %.

Si l’euro gagne près de 8,5 % par rapport à la devise britannique, il recule de plus de 3 % face au dollar, les investisseurs s’inquiétant pour l’avenir de l’union économique et monétaire. | Drew Angerer / AFP

A Londres, le FTSE à Londres, pourrait cèder 7,5 %. La livre sterling, qui avait atteint jeudi soir un pic de six mois face au dollar, après les premiers sondages annonçant la victoire du « remain », perdait près de 11 % par rapport au billet vert. C’est sa plus forte baisse – sur un jour – jamais enregistrée depuis 1985.

Si l’euro gagne près de 8,5 % par rapport à la devise britannique, il recule de plus de 3 % face au dollar, les investisseurs s’inquiétant pour l’avenir de l’union économique et monétaire, dont ne fait pas partie la Grande-Bretagne. Les actifs jugés sûrs sont plébiscités, l’or gagnant près de 6 %, le cours des emprunts du Trésor américain à dix ans plus de 2 % et l’indice dollar 2,6 %.

L’économie britannique dans l’inconnu

Les marchés financiers et l’économie seront fortement perturbés à court terme par la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne, a prévenu vendredi l’IIF, l’association bancaire internationale, en demandant aux politiciens de clarifier la situation rapidement.

« La portée exacte de l’impact économique et sur les marchés financiers du “Brexit” ne sera pas claire avant un moment, mais il est certain qu’il sera très perturbateur à court terme et qu’il pèsera sur la croissance économique et l’emploi à plus long terme, particulièrement au Royaume-Uni », a affirmé Tim Adams, PDG de l’IIF dans un communiqué.

« Les politiciens du Royaume-Uni et de l’Union européenne ont maintenant la responsabilité de clarifier rapidement la relation à long terme entre les deux parties pour limiter l’incertitude », a ajouté M. Adams.

La Bourse japonaise s’effondre

A Tokyo, à la mi-séance du 24 juin, l’indice Nikkei s’était effondré de près de 1 100 points, soit une chute de 6,67 %, pour s’établir à 15 154 points.

La perspective du « Brexit » suscitait des craintes dans l’archipel, essentiellement sur le plan économique. En visite à Londres le 5 mai, le premier ministre Shinzo Abe avait appelé les électeurs britanniques à se prononcer en faveur du « in ». « Le Japon accorde une importance particulière à sa relation avec le Royaume-Uni, comme point d’entrée vers l’Europe », avait-il déclaré après un entretien avec son homologue David Cameron. Plus de 1 000 entreprises japonaises ont investi dans ce pays, avait-il souligné, où elles ont créé 140 000 emplois. M. Cameron avait ajouté que les investissements nippons totalisaient 38 milliards de livres (49 milliards d’euros).

Le « Brexit » avait également occupé les discussions du sommet G7, organisé les 26 et 27 mai à Ise-Shima dans le centre du Japon. Il figurait parmi les « chocs potentiels d’origine non économique » redoutés par les dirigeants présents.

Il avait déjà été abordé lors de la rencontre des ministres des finances et banquiers centraux à Sendai (nord du Japon) les 20 et 21 mai. « Si le Royaume-Uni sortait de l’Union européenne, précisait la déclaration finale du sommet, cela renverserait la tendance favorable au développement du commerce et de l’investissement dans le monde, ainsi qu’aux emplois qu’ils créent, faisant peser une nouvelle menace grave pour la croissance ». « Ce n’était pas un sujet », avait déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, mais tous ceux qui étaient assis autour de la table souhaitaient que le Royaume-Uni reste dans l’UE.

Ces prises de position avaient été appréciées par le premier ministre David Cameron. « Je ne suis pas le seul à évoquer les risques d’une sortie de l’UE », avait-il déclaré avant de souligner qu’une telle unanimité « méritait d’être prise en considération ».