Interviews décalées, grande enquête et portrait : voilà trois émissions qui permettront de ne plus penser au « Brexit » et de patienter... avant le match France-Irlande de dimanche...

Johann Roques dans la peau d’un patron

Johann Roques recrute le futur Président pour 2017
Durée : 12:33

« Est-ce qu’en 52 émissions, il y a déjà eu des rapprochements avec des autochtones ? » Dans sa nouvelle émission, intitulée « Johann Roques recrute », voilà le genre de questions que pose Johann Roques à Antoine de Maximy. Dans la série « J’irai dormir chez vous », ce dernier sillonne le monde en s’invitant chez l’habitant afin de mieux connaître le mode de vie, les us et les coutumes des régions traversées.

L’ancien animateur de la tranche 17 heures-20 heures sur RTL 2 et chroniqueur à Europe 1 s’est lancé dans l’exercice compliqué de l’interview décalée. Pour cela, il se met dans la peau d’un patron qui fait passer un entretien d’embauche à des personnalités. L’occasion pour ces dernières de se montrer sous un autre angle. Johann Roques, qui fait tout pour les déstabiliser, ne leur laisse d’ailleurs guère le choix.

Certains, pourtant, parviennent à faire de la résistance, tel le candidat à la présidentielle Nicolas Dupont-Aignan. Durant l’entretien, il ne s’est en effet jamais départi du langage politique habituel, et ce malgré les efforts de Johan Roques, qui a tout tenté – même une partie de mikado – pour encourager le président de Debout la France à se plier au jeu. D’autres interviews, en revanche, sont de belles réussites, comme celle d’Antoine de Maximy, donc, ou avec du réalisateur Jean-Pierre Mocky. Mathieu Ait-Lachkar

« Johann Roques recrute ! » (France, 2016, 13 min). Interview 1 et 2 à revoir sur YouTube.com.

Cet autre diamant

Pour sa première montée des marches au Festival de Cannes, l’actrice américaine Julia Roberts arborait une énorme émeraude en pendentif. Et pour sa dernière émission de la saison, « Spécial Investigation » (Canal+) s’est intéressé à ce caillou précieux de couleur verte qui connaît un engouement sans précédent et dont les placements rapporteraient 7 % par an, soit plus que le diamant.

Le journaliste franco-colombien Thierry Gaytan est allé à Muzo, en Colombie, capitale mondiale de l’émeraude, qui concentre 75 % des exportations. En marge des transactions officielles prospère un marché parallèle qui échappe à tout contrôle. Le journaliste a donc remonté ses filières de Bogota à Paris. Des mineurs qui travaillent dans de dures conditions aux « esmeralderos », ces fameux négociants internationaux, tout est passé en revue. Ce n’est pas la première fois que Thierry Gaytan enquête ainsi de l’intérieur. Il s’était déjà illustré en Colombie, où il avait infiltré les filières internationales de la cocaïne. M. Al.

« Emeraude : à la poursuite du diamant vert », de Thierry Gaytan (France, 2016, 52 min). A la demande sur Canal+.

Angela Merkel, les stratégies d’une scientifique

German chancellor Helmut Kohl and his newly elected representative, Minister for Women Angela Merkel, during the party conference of the CDU on the 16th of December in 1991 in Dresden. | MICHAEL JUNG/DPA/AFP

Depuis une décennie, la chancelière allemande, Angela Merkel, dirige le pays le plus puissant d’Europe occidentale. Comme le rappelle ce documentaire inédit, qui aurait parié, il y a vingt ans, sur cette fille de pasteur, citoyenne est-allemande, divorcée, scientifique de formation et au charisme peu évident, pour diriger l’Allemagne ?

Poser la question, c’est répondre : personne. D’où l’intérêt de cette enquête qui recompose un puzzle complexe. « Elle n’est pas douée pour les joutes verbales ou les envolées lyriques. Mais au cours de sa vie, elle a toujours été prudente et a toujours gagné », résume un observateur. On apprend ainsi qu’Angela Kasner, née en 1954, puis élevée dans un environnement nourri de valeurs chrétiennes à Templin, petite ville située à 80 kilomètres de Berlin, était une élève très brillante dans deux disciplines : les mathématiques et le russe. Son ancienne professeure de russe souligne : « Elle n’avait qu’un seul ­défaut : sa froideur. » En 1986, elle obtient un doctorat de physique, mention « très bien ». Encore aujourd’hui, « elle voit le monde avec ses yeux de scientifique. Elle pose des questions tout le temps, elle veut savoir ». Alain Constant

« Angela Merkel, la stratège », documentaire de Céline Crespy (France, 2016, 52 min). En streaming sur replay.fr