Un moustique « Aedes aegypti ». | Felipe Dana / AP

C’est la première étape qui pourrait conduire à un vaccin efficace à la fois contre la dengue et le virus Zika. Jusqu’ici considérée comme plutôt bénigne, l’infection par ce dernier agent transmis aux êtres humains par un moustique s’est révélée susceptible d’entraîner de graves complications neurologiques : syndrome de Guillain-Barré et surtout microcéphalie chez des enfants dont la mère a été infectée au cours de la grossesse. Une gravité qui a stimulé une recherche jusque-là peu active.

Des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS travaillant avec des confrères britanniques autrichiens, mais aussi thaïlandais, ont exploité la proximité entre le virus de la dengue et le virus Zika, qui appartiennent à la même famille, celle des Flaviridiae. En 2015, ces scientifiques avaient découvert des anticorps capables de bloquer les quatre formes de virus de la dengue. Dans le travail publié jeudi 23 juin sous forme de deux articles, l’un dans la revue Nature et l’autre dans Nature Immunology, ils rapportent avoir identifié deux de ces anticorps qui possèdent également la capacité de neutraliser in vitro le virus Zika.

Grâce à des moyens sophistiqués (Synchrotron) leur donnant une représentation en 3D de la structure du virus, Giovanna Barba-Spaeth (Institut Pasteur, Paris) et ses collègues ont pu déterminer le site précis où se fixent les anticorps neutralisants. En l’occurrence, une protéine de l’enveloppe du virus qui est la même pour la dengue et le Zika. Il s’agit d’un travail indispensable et préliminaire – mais pas suffisant – sur la longue route qui pourrait conduire à un vaccin. Par contre, les chercheurs pourraient bénéficier du travail déjà accompli pour un vaccin contre la dengue afin d’accélérer leurs travaux.