La police scientifique turque sur les lieux de l’attentat qui a frappé, mardi 28 juin, l’aéroport international Atatürk d’Istanbul. | Emrah Gurel / AP

Au moins 36 personnes ont été tuées et plusieurs blessées dans une attaque survenue dans la soirée du mardi 28 juin à l’aéroport Atatürk d’Istanbul. Quelques heures après le drame, les déclarations des autorités et les divers témoignages recueillis sur les réseaux sociaux et dans les médias permettent d’esquisser le déroulé des événements.

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A une heure non précisée, les assaillants arrivent en taxi à l’aéroport, selon les explications données par le premier ministre turc, Binali Yildirim. Les premiers éléments de l’enquête font état de trois individus, dont ni l’identité, ni la nationalité n’ont été communiquées.

Vers 21 h 50 (20 h 50 à Paris), un grand mouvement de panique s’empare du terminal international. « J’attendais mon vol pour Tokyo et soudain plein de gens se sont enfuis et je les ai suivis. J’ai entendu des coups de feu et c’était la panique », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) une voyageuse japonaise. Les assaillants, armés de fusils-mitrailleurs, viennent d’ouvrir le feu. Les témoignages des personnes présentes laissent penser que deux d’entre eux sont dans le hall des arrivées et le troisième dans celui des départs.

« A l’intérieur de l’aéroport, c’est terrible »

Un septuagénaire sud-africain qui devait rejoindre Le Cap avec sa femme après avoir passé des vacances dans le sud de la Turquie a vu l’un d’eux. « Il tirait sur n’importe quelle personne qui se trouvait sur son chemin. Il était entièrement habillé de noir. Son visage n’était pas masqué. J’étais à 50 mètres de lui », raconte-t-il à l’agence de presse Reuters.

« Nous nous sommes réfugiés derrière un comptoir mais j’étais debout et je l’ai regardé. Deux explosions ont retenti à peu d’intervalle. A ce moment-là, il avait arrêté de tirer. Il s’est retourné et a commencé à avancer vers nous. Il tenait son arme à l’intérieur de sa veste. Il a regardé nerveusement autour de lui pour voir si quelqu’un allait l’arrêter et puis il a descendu l’escalator (…) On a entendu de nouveaux coups de feu puis une autre explosion, et après c’était fini. »

Dans le hall des arrivées, les policiers en faction à l’entrée de l’aéroport interviennent. Ils tirent sur les assaillants, les empêchant d’atteindre les contrôles de sécurité, selon le récit d’un officiel turc. Les agresseurs ripostent, avant de se faire exploser. La télévision nationale a diffusé des images très impressionnantes sur lesquelles on voit un officier tirer sur l’un des kamikazes, puis celui-ci, blessé, tomber au sol en actionnant sa charge explosive.

« Il y a eu une énorme explosion, très forte. Le toit s’est effondré. A l’intérieur de l’aéroport, c’est terrible, c’est méconnaissable, les dégâts sont énormes », a raconté à Reuters Ali Tekin, qui attendait un passager. Duygu, une ressortissante allemande qui arrivait en Turquie, explique quant à elle que les gens se sont mis à courir : « Tout le monde était couvert de sang et de morceaux de corps. J’ai vu des impacts de balle sur les murs. »

Les services de secours viennent en aide aux victimes de l’attentat survenu lmardi 28 juin à l’aéroport international Atatürk d’Istanbul. | STRINGER / REUTERS

Panique et scènes de pagaille

Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent une énorme boule de feu à l’entrée du terminal et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers hurlant dans des couloirs, pris de panique. D’après un témoin cité par CNN Türk, des blessés sont transportés à bord de taxis vers les hôpitaux de la ville. Sur les chaînes de télévisions passent en boucle ces scènes de pagaille devant celui de Bakirkoy, proche de l’aéroport, submergé par des proches cherchant à avoir des nouvelles de voyageurs.

Dans la foulée de l’attaque, tous les vols ont été suspendus au départ d’Atatürk, le plus grand aéroport de Turquie et le onzième à l’échelle mondiale. Vers 3 heures (2 heures à Paris), le trafic aérien a pu reprendre. Alors que les autorités privilégient la piste d’une action de l’organisation Etat islamique, l’attentat n’a toujours pas été revendiqué, mercredi matin.