La partie serait faussée. La Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Lyon Métropole, la région Auvergne - Rhône-Alpes et le département du Rhône, ont annoncé, mardi 12 juillet, se retirer du processus de privatisation de l’aéroport Lyon estimant être mis devant le fait accompli par Bercy. Pour le président de la CCI, Emmanuel Imberton, « les apparences de concertation se terminent par un fiasco ».

« Le gouvernement a rendu la consultation locale caduque en choisissant lui-même ses deux finalistes. C’est du centralisme dépassé où les provinciaux doivent être aux ordres de Paris. »

Mercredi 13 juillet, la CCI, la métropole de Lyon, le département du Rhône et la région Auvergne - Rhône-Alpes, qui détiennent à eux quatre 40 % du capital de l’aéroport, devaient, à titre consultatif, examiner les six offres fermes déposées pour racheter les 60 % vendus par l’Etat qui souhaite renflouer ses caisses.

Mais le gouvernement a finalement décidé de ne leur en présenter que deux, celle du consortium emmené par Vinci et celle de l’Australien Macquarie, allié à la holding de la famille Peugeot.

Pas d’incidence sur la suite du processus

Selon des propos rapportés par le quotidien Le Progrès, mardi, le maire PS de Lyon, Gérard Collomb, proche du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, indique qu’il y aurait un écart de 25 % entre ces deux offres et les autres. « Les conditions de transparence et d’égalité pour l’ensemble des candidats ne sont plus réunies », a dénoncé de son côté le président LR du Rhône, Christophe Guilloteau.

Concrètement, ce retrait n’aura pas d’incidence sur la suite du processus de désignation du futur acquéreur de l’aéroport, mais il met un coup de canif dans le contrat passé entre les collectivités locales et Bercy. Le ministère de l’économie avait en effet promis d’associer les actionnaires minoritaires au processus et de choisir le repreneur, non pas seulement en fonction du montant de son offre, mais aussi pour son projet de développement de l’aéroport.

Nice et Lyon font partie de la seconde vague de privatisations partielles d’aéroports régionaux. En 2014, l’Etat avait déjà cédé sa part dans le capital de celui de Toulouse à un investisseur chinois pour 308 millions d’euros.