Peter Sagan remporte sa deuxième étape du Tour 2016. | KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Peter Sagan s’impose, pour la onzième étape, entre Carcassonne et Montpellier, au sein d’un groupe de quatre coureurs, dont le maillot jaune. Christopher Froome, deuxième du jour, est venu chercher les bonifications offertes aux trois premiers de l’étape. Maciej Bodnar est troisième. C’est la deuxième victoire de Sagan dans ce Tour de France.

Dans les dix derniers kilomètres, la Saxo Tinkoff de Peter Sagan et la Sky de Christopher Froome ont accéléré, distançant l’ensemble du peloton, avec seulement quatre coureurs : les deux leaders et deux équipiers chacun. Ils ont profité du vent de côté et d’un peloton écrasé par les bordures tout au long de la journée, pour accélérer dans les douze derniers kilomètres et filer vers l’arrivée en reléguant l’ensemble de leurs rivaux à quelques dizaines de secondes.

La tramontane s’invite dans la course

L’acteur principal de cette onzième étape n’aura été ni le peloton ni les échappés, mais bien le vent. Au sortir de Carcassonne, ville départ de l’étape, des rafales de tramontane poussent le peloton dans le dos ou par la gauche. Le rythme de départ de l’étape est extrêmement rapide, et dissuade toute échappée de se former. Seuls deux hommes parviennent à se détacher d’un peloton très nerveux et lancé à grande vitesse, composé de 192 coureurs. L’Australien Leigh Howard (IAM) et Arthur Vichot (FDJ), le champion de France, s’échappent et grappillent jusqu’à six minutes d’avance sur le groupe maillot jaune.

Alors que se profile une étape de plaine on ne peut plus classique, des nuages font leur apparition sur l’horizon des coureurs. Littéralement, d’abord, lorsque les coureurs pénètrent dans l’Aude. Un incendie s’est déclaré sur la commune de Bize-Mivervois, au nord de Narbonne. Des Canadair et une soixantaine de pompiers circonscrivent le feu sous le regard des caméras de France Télévision.

Les bordures au menu

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Mais l’étape s’enflamme aussi, sous l’impulsion de l’équipe Saxo Tinkoff. Elle se positionne en tête et décide d’étirer pour de faire exploser le peloton, en provoquant des bordures sur les routes exposées au vent de l’Hérault. Des grappes de coureurs s’éparpillent sur les routes bordées de vignes et ne parviennent pas à recoller au groupe de tête. Une fois détachés du groupe principal, des groupes secondaires ne parviennent pas à revenir à l’avant, le vent jouant contre leurs efforts. Les îlots directionnels et les ronds-points ne facilitent pas le retour des coureurs attardés.

La Sky de Christopher Froome relaie la Tinkoff de Peter Sagan, qui espère distancer ses principaux rivaux pour le sprint intermédiaire et l’arrivée finale. Il sera finalement devancé par Marcel Kittel, mais passera devant Mark Cavendish, son principal rival pour la conquête du maillot vert. Le maillot jaune, quant à lui, se paie même le luxe de passer des relais en tête d’un peloton revenu à grand train sur les deux échappés, qui ont pâti de la volonté de bordure des grandes équipes. Le « second peloton » pointe à environ 45 secondes du premier, au maximum. Il parvient à recoller, avant que Christopher Froome et Peter Sagan ne réalisent leur coup de force.

Les choses sérieuses reprennent dès la douzième étape, qui arrive au sommet du Mont Ventoux, le « Géant » de cette 103e édition de la Grande Boucle. Cette étape, longue de 184 kilomètres, pourrait bien être dantesque. Des rafales de vent de très grande intensité et des températures hivernales sont prévues.