Deux soldats qui ont côtoyé des djihadistes ayant participé à l’organisation de l’attaque de la station balnéaire de Grand-Bassam survenue le 13 mars ont été arrêtés pour « violation des consignes militaires », a annoncé mercredi 13 juillet le commissaire du gouvernement (procureur militaire). Dix neuf personnes avaient été tuées.

« On leur reproche d’avoir cohabité avec ces personnes, d’avoir échangé avec le chauffeur [du commando djihadiste]. Ils disent qu’ils ne savaient pas que c’était des djihadistes. On leur répond : Vous auriez dû savoir », a expliqué le commissaire du gouvernement Ange Kessi lors d’une conférence de presse à Abidjan.

Grand-Bassam, ville fantôme, traumatisée par l’attentat du 13 mars
Durée : 04:05

« C’est une grave erreur, une faute, une infraction militaire que de ne pas avoir dénoncé la présence du conducteur de ce groupe à leurs chefs pour qu’on prévienne ces attentats », a-t-il poursuivi, soulignant qu’ils n’étaient pas accusés de « complicité ». Les deux soldats, dont un membre de la Garde républicaine ivoirienne, ont été écroués.

Une dizaine de personnes arrêtées depuis mai

Les deux militaires ont expliqué aux enquêteurs que « les djihadistes » habitaient leur « quartier (…) depuis longtemps » et que le chauffeur des djihadistes les avait vainement sollicités pour de la drogue, selon M. Kessi.

Fin juin, le ministre de l’intérieur du Burkina Faso, Simon Compaoré, avait indiqué qu’une dizaine de personnes avaient été arrêtées depuis mai dans le cadre des attaques de Ouagadougou (30 morts le 15 janvier) et Grand-Bassam, indiquant que trois d’entre eux étaient liés aux deux attaques. Parmi celles-ci, la sœur du chauffeur « principal » d’une voiture « beaucoup utilisée pour les opérations à la fois au Burkina et à Grand-Bassam et qui servait à transporter les djihadistes mais également du matériel ».

L’attaque de Grand-Bassam est la première de ce type perpétrée sur le territoire ivoirien. Elle a été revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Plus de 80 personnes ont jusqu’à présent été interpellées dans le cadre de l’enquête dont des ramifications conduisent au Mali et au Burkina Faso.