Le défilé militaire organisé sur les Champs-Elysées donnera le coup d’envoi des cérémonies du 14-Juillet. Pour la dernière fois de son quinquennat, le président de la République se livrera, dans la soirée, à la traditionnelle interview télévisée de la Fête nationale, marquée par un contexte social tendu, la menace terroriste et les enjeux électoraux de 2017.

  • Australiens et Néo-Zélandais à l’honneur

Le défilé militaire débutera à 10 heures sur la place de l’Etoile pour s’achever vers midi sur la place de la Concorde. Au total 3 239 hommes et femmes descendront à pied la célèbre avenue parisienne, 241 seront à cheval. Participeront également 212 véhicules, 55 avions et 30 hélicoptères.

A l’occasion du centenaire de la bataille de la Somme, qui fut l’une des plus sanglantes de la première guerre mondiale, 140 soldats australiens et 85 néo-zélandais seront présents sur les Champs-Elysées. Pour la première fois depuis 1919, les douaniers prendront également part au défilé. Seront à leurs côtés 47 surveillants de l’administration pénitentiaire.

  • Important déploiement de forces de sécurité

« Sur fond de menace terroriste élevée », près de 11 500 policiers et gendarmes seront mobilisés pour sécuriser les festivités du 14 juillet, a annoncé la préfecture de police de Paris. Pour le seul défilé, « plus de 3 000 membres des forces de l’ordre seront engagés ».

Des points de préfiltrage vont être mis en place pour surveiller les accès aux périmètres contrôlés. Dans la soirée, ce sont près de 2 500 agents qui seront déployés dans la capitale pour le concert, suivi d’un feu d’artifice au Champ-de-Mars. La sécurisation des transports de l’agglomération parisienne sera également « renforcée ».

Par ailleurs, les automobilistes ne pourront pas accéder aux alentours du défilé dans la matinée de jeudi, et aux abords de la Tour Eiffel dans la soirée. Plusieurs stations de métro seront fermées au public durant ces plages horaires. Le service RATP est, lui, prolongé avec des métros arrivant à leur terminus vers 2 h 15.

  • L’entretien télévisé, un exercice de pédagogie

Pour la dernière fois de son quinquennat, François Hollande se livrera dans la soirée à la traditionnelle interview du 14 juillet. Le chef de l’Etat répondra pendant 45 minutes, sur TF1 et France 2, aux questions des journalistes Gilles Bouleau et David Pujadas, depuis la salle des portraits de l’Elysée.

Un exercice de pédagogie avant la campagne présidentielle de 2017, dans un contexte marqué par l’opposition persistante à la loi travail et par l’offensive politique du ministre de l’économie, Emmanuel Macron.

Toutefois, les sujets internationaux devraient occuper une large part de l’entretien, avec les suites concrètes à donner au Brexit – la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). M. Hollande devrait également revenir sur l’Euro de football, qui s’est achevé le 10 juillet avec, en finale, une victoire du Portugal (1-0) sur l’équipe de France. Le thème de la sécurité au sens large sera, lui aussi, abordé, avec en toile de fond la levée de l’état d’urgence, programmée le 26 juillet.

Le président de la République devrait aussi évoquer son bilan à la tête de l’Etat, avec comme arguments une légère reprise économique, un chômage enfin en baisse malgré des soubresauts mensuels, et un objectif de déficit budgétaire maintenu à 2,7 % pour 2017. Il est aussi attendu qu’il réaffirme sa détermination à faire adopter la loi travail, qui revient à l’Assemblée nationale pour un vote définitif le 20 juillet.

Il lui sera difficile d’entretenir le suspense sur son éventuelle candidature à sa succession jusqu’à la fin de l’année – terme qu’il s’était lui-même fixé pour annoncer sa décision et se plier, le cas échéant, à une primaire inédite pour un chef de l’Etat sortant.

  • La sécurité et le chômage, priorités de Français

Plus de la moitié des Français (58 %) attendent en priorité M. Hollande sur la sécurité et le chômage à l’occasion de son intervention télévisée, selon un sondage Harris Interactive pour LCP-Assemblée nationale. Suivent les questions de la croissance économique et la loi travail (47 %), la fiscalité et les impôts (44 %), devant la place de la France dans l’UE, l’immigration et le budget de l’Etat (38 %).

Le président ne devrait aborder en priorité son éventuelle candidature à la présidentielle 2017 que pour 12 % d’entre eux, la primaire à gauche pour 11 %, et ses relations avec le premier ministre, Manuel Valls, ou M. Macron pour 8 %. Cette enquête a été réalisée en ligne, du 8 au 11 juillet, auprès de 3 450 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

  • La promotion du 14 juillet de la Légion d’honneur

Les acteurs Marion Cotillard et Pierre Richard, le moine bouddhiste Matthieu Ricard, l’ancienne syndicaliste (CFDT) Nicole Notat ou les photographes Raymond Depardon et Sebastiao Salgado font partie de la promotion du 14 juillet de l’Ordre national de la Légion d’honneur.

Dans cette liste de 654 personnes, publiée jeudi au Journal officiel, figurent deux grands-croix, la plus haute distinction : Gilbert Guillaume, ancien président de la Cour internationale de justice, et Pierre Truche, premier président honoraire de la Cour de cassation. Olivier Schrameck, qui fut directeur de cabinet du premier ministre Lionel Jospin, est promu commandeur.