LA LISTE DE NOS ENVIES

Cette semaine, le Monde des livres fait un bout de chemin avec les « hobos », qui sillonnaient l’Amérique en rail en quête d’un travail, puis met le cap sur le Naples de l’écrivain italien Erri de Luca, et prend son jeudi pour cause de sortie scolaire au château de Versailles.

TÉMOIGNAGES. « Vagabonds de la vie », de Jim Tully et « Au fil du rail », de Ted Conover

Nés de la crise économique américaine de 1893 et de la Grande Dépression, les « hobos », qui empruntaient clandestinement les trains de marchandise, ont quasiment disparu et avec eux une sous-culture dérivée de la conquête de l’Ouest.

Deux textes les font revivre. La traduction de Vagabonds de la vie (1924), dû au pionnier de la littérature « hard-boiled » et fils d’immigré irlandais Jim Tully, qui conte à l’œil et à l’os ses amitiés de hasard et ses campements de fortune durant les six ans qu’il passa à arpenter les Etats-Unis et à voler des livres dans les bibliothèques. Au fil du rail, de Ted Conover (2016), brillant étudiant en anthropologie qui a pris la route, en 1984, avec un bidon d’eau et un sac des surplus de l’armée, questionne quant à lui la « fraternité du rail ». Macha Séry

Le Sonneur

« Vagabonds de la vie. Autobiographie d’un hobo » (Beggars of Life. Autobiography of a Hobo), de Jim Tully, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Thierry Beauchamp, Le Sonneur, 288 p., 18 €.

« Au fil du rail. L’Amérique des hobos » (Rolling Nowhere), de Ted Conover, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anatole Pons, Le Sous-sol, « Feuilleton. Non Fiction », 336 p., 22 €.

RÉCIT. « Le Plus et le Moins », d’Erri De Luca

Dans Le Plus et le Moins, un recueil d’une quarantaine de fragments autobiographiques, l’écrivain italien Erri de Luca évoque son enfance à Naples, où il est né en 1950, les parfums de la cuisine amalfitaine ou les vacances sur l’île d’Ischia. Mais aussi la ville bombardée pendant la seconde guerre mondiale, puis meurtrie par le tremblement de terre de 1980 et les crimes de la Camorra.

Par-delà la sphère privée, défilent aussi les manifestations et les heurts avec la police, le travail à l’usine et la musique de Bob Dylan, les réunions politiques dans les bistrots et la solidarité entre démunis, composant une méditation sur le temps qui passe. Fabio Gambaro

Gallimard

« Le Plus et le Moins » (Il più e il meno), d’Erri De Luca, traduit de l’italien par Danièle Valin, Gallimard, 196 p., 14,50 €.

JEUNESSE. « Le Retour du jeudi », de Jérôme Lambert

Résumé des épisodes précédents (J’aime pas le lundi, Mardi maudit, Mercredi gentil – tous publiés à L’Ecole des loisirs) : ­Julien Lemeur – 13 ans, un seul ami au compteur (Lucien ­Basile, alias Croûton, encyclopédie sur pattes) et une amoureuse, Fatou – suppose toujours, et souvent à raison, que « le pire reste à venir »… Cette fois, c’est lors de la sortie scolaire au château de Versailles que notre héros loser risque de perdre son sang-froid. Toute la série est formidablement inventive, génialement drôle et tendre. Emilie Grangeray

L'Ecole des loisirs

« Le Retour du jeudi », de Jérôme Lambert, L’Ecole des loisirs, « Neuf », 128 p., 8,70 €. Dès 9 ans.