Le secrétaire général, Jens Stoltenberg, lors du conseil OTAN-Russie à Bruxelles, le 13 juillet 2016. | JOHN THYS / AFP

Ce n’est pas la paix, mais incontestablement une trêve : la réunion, à Bruxelles, mercredi 13 juillet, du conseil OTAN-Russie n’a pas tourné à l’empoignade. Cette discussion entre les ambassadeurs auprès de l’Alliance atlantique et une délégation russe a été « franche, utile », a affirmé le secrétaire général, Jens Stoltenberg. « Le ton était modéré, la Russie a montré qu’elle était intéressée par le dialogue », confirmait un diplomate européen.

Cette rencontre avait valeur de test, quelques jours après le sommet de l’OTAN, tenu à Varsovie, les 8 et 9 juillet. Les vingt-huit alliés avaient axé ce sommet sur la difficile relation avec la Russie, « ses actions et ses politiques déstabilisantes » et, dès lors, le nécessaire renforcement de la défense collective de l’OTAN à l’est.

« La Russie a montré qu’elle était intéressée par le dialogue »

Le ministère des affaires étrangères russe avait indiqué qu’il entendait obtenir des « explications détaillées » sur le dispositif multiforme adopté dans la capitale polonaise. Celui-ci inclut le déploiement de quelque 4 000 soldats, de nouvelles infrastructures, un plan de réaction rapide…

Positions figées sur l’Ukraine

L’agenda de la réunion de mercredi comportait trois chapitres : la situation en Ukraine et en Crimée, l’Afghanistan et les « activités militaires ».

Aucun changement n’était évidemment attendu sur le premier thème : l’annexion de la Crimée et la déstabilisation de l’est de l’Ukraine avaient entraîné, au début de 2014, le gel des relations entre l’OTAN et Moscou. Et, depuis, les positions des deux camps sont figées. Cela n’avait toutefois pas empêché une première ébauche de rapprochement, en avril, avec une première convocation du conseil OTAN-Russie. Mardi, les délégations ont pu « clarifier certains points », a affirmé M. Stoltenberg.

Le débat est traditionnellement plus consensuel à propos de l’Afghanistan, car centré sur l’enjeu mutuel du terrorisme. Les Vingt-Huit ont confirmé mardi que « le défi sécuritaire persiste » dans ce pays et que la présence des forces de l’OTAN sera maintenue au-delà de 2016, « à peu près à son niveau actuel ».

Tensions persistantes

Le troisième sujet était évidemment le plus délicat, puisqu’il évoquait les tensions persistantes nées de la crise ukrainienne et la riposte de l’OTAN à ce qu’il estime être une nouvelle menace russe à ses frontières orientales.

L’exposé, par un adjoint du secrétaire général, du détail des mesures adoptées à Varsovie, n’a pas amené la délégation russe à considérer que les principes de l’acte fondateur du conseil OTAN-Russie – signé en 1997 – étaient remis en question. Moscou annonce, certes, des contre-mesures, dont le redéploiement de trois divisions, mais formule aussi deux propositions : la poursuite d’un dialogue entre experts militaires des deux camps et un plan visant à éviter les incidents aériens au-dessus de la mer Baltique.

Les appareils russes et ceux de l’OTAN survolant cette zone seraient équipés de transpondeurs, des émetteurs-récepteurs répondant automatiquement au signal d’un radar ou d’un système de localisation.

Ces deux initiatives censées « éviter des malentendus » et restaurer une certaine confiance doivent être examinées dans les prochaines semaines, avant la reprise d’un « dialogue périodique » au sein du conseil OTAN-Russie, indiquent les conclusions. La date de la prochaine rencontre n’a toutefois pas été fixée.