Le président François Hollande a annoncé, vendredi 15 juillet, la prolongation de trois mois de l’état d’urgence, qui devait initialement s’achever le 26 juillet, après l’attentat meurtrier qui a fait au moins 80 morts à Nice. « Un projet de loi sera soumis au Parlement d’ici la semaine prochaine », a-t-il précisé lors d’une allocution télévisée depuis le palais de l’Elysée.

François Hollande : « le caractère terroriste de l’attaque au camion ne peut être nié »
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L’attentat de Nice est « une attaque dont le caractère terroriste ne peut être nié », a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi le président François Hollande. « C’est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste », a affirmé le chef de l’Etat :

« La France a été frappée le jour de sa fête nationale, le 14-Juillet, symbole de la liberté, parce que les droits de l’homme sont niés par les fanatiques et que la France est forcément leur cible. »

M. Hollande a également « décidé, sur proposition du premier ministre, et avec les ministres concernés, d’abord que nous allons maintenir à un haut niveau l’opération Sentinelle, celle qui permet de mobiliser 10 000 militaires en plus des gendarmes et policiers ». L’opération Sentinelle prévoit le déploiement permanent d’au moins 7 000 militaires en armes en France. Elle a été déclenchée en janvier 2015 après les attaques terroristes de Paris.

« J’ai également décidé de faire appel à la réserve opérationnelle, c’est-à-dire à tous ceux qui à un moment ont été sous les drapeaux ou dans les effectifs de la gendarmerie pour venir soulager les effectifs de policiers et de gendarmes, a-t-il ajouté. Nous pourrons les déployer sur tous les lieux où nous avons besoin d’eux et en particulier pour le contrôle des frontières. »

Quelques instants plus tard, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé que le plan Vigipirate était rehaussé en « alerte-attentat » dans les Alpes-Maritimes.

« Nous allons renforcer nos actions en Syrie et en Irak »

L’état d’urgence avait été décrété par le chef de l’Etat après les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts, il a été prolongé trois fois, en novembre, février et mai. La dernière prolongation, le 19 mai, avait été de deux mois, contre trois mois les fois précédentes, pour assurer la sécurité de l’Euro 2016 de football et du Tour de France de cyclisme.

La loi dite de réforme pénale, publiée le 4 juin au Journal officiel, devait permettre ensuite de renforcer l’arsenal policier et judiciaire dans la lutte contre le terrorisme. Cette loi, « ce n’est pas une transposition de l’état d’urgence, mais c’est un outil qui permet de se passer de l’état d’urgence », avait alors expliqué le rapporteur PS du texte à l’Assemblée nationale, Pascal Popelin.

« Nous allons renforcer nos actions en Syrie et en Irak, nous allons continuer à frapper ceux qui nous attaquent dans leur repaire », a également affirmé le chef de l’Etat, laissant penser qu’il attribuait la responsabilité de l’attentat à l’organisation Etat islamique, sans toutefois la mentionner explicitement.

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