Le ministre des affaires étrangères à la conférence de presse à Washington DC, le 15 juillet. | NICHOLAS KAMM / AFP

Les Etats-Unis ont enquêté sur d’éventuels liens entre les dirigeants d’Arabie saoudite et les attentats du 11-Septembre, mais les soupçons n’ont jamais été confirmés par des preuves solides, selon des documents secrets publiés vendredi 15 juillet.

L’administration Obama a autorisé la publication de ces pages d’un rapport du Congrès datant de 2002 pour couper court aux rumeurs sur l’implication de Ryad dans les attaques. Le contenu de cette enquête a été classifié à l’époque par l’administration Bush et alimente depuis des années les rumeurs sur l’implication de Ryad dans les attentats. Quinze des dix-neuf auteurs des attentats étaient Saoudiens.

« Alors qu’ils se trouvaient aux États-Unis, quelques-uns des pirates de l’air du 11-Septembre ont été en contact, ou ont reçu soutien ou assistance d’individus qui pourraient être en lien avec le gouvernement saoudien », peut-on lire dans des pages de ce rapport. Mais les agences américaines de renseignement n’ont pas pu « identifier de manière définitive » ces liens, selon les constatations faites par les commissions sur le renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants.

Le dossier est clos

Dans la foulée de la publication du rapport, le ministre saoudien des affaires étrangères, Adel Al-Jubeir a donné une conférence de presse à Washington. « Le dossier est clos », a déclaré ce dernier en espérant « qu’avec la publication de ces pages, le dénigrement dont le royaume d’Arabie saoudite a été victime ces quatorze dernières années va cesser ».

L’Arabie saoudite appelait depuis longtemps à cette publication. La divulgation de ces pages survient dans un contexte d’un très net refroidissement des liens historiques forgés en 1945 entre les Etats-Unis et la monarchie pétrolière saoudienne.

La méfiance entre les deux alliés, alimentée par le dégel entre Washington et l’Iran, n’a pas été dissipée par la dernière visite fin avril à Ryad du président Barack Obama. Malgré ces tensions politiques, l’Arabie saoudite reste « l’un de nos plus proches partenaires » en matière de lutte antiterroriste, a rappelé cette semaine à Washington le directeur de la CIA, John Brennan.