La fusée Falcon 9 s’est arrachée de son pas de tir lundi 18 juillet depuis la station de l’US Air Force de Cap Canaveral en Floride (dans le sud-est des Etats-Unis), selon les images en direct de la télévision de la NASA. | John Raoux / AP

SpaceX a lancé avec succès dans la nuit de dimanche à lundi 18 juillet, son vaisseau non habité Dragon vers la Station spatiale internationale (ISS) pour livrer près de 2,2 tonnes de fret. La société américaine a réussi ensuite, pour la cinquième fois, à faire poser en douceur le premier étage du lanceur.

Dragon, la seule capsule capable de revenir sur la Terre après un vol dans l’espace, quittera l’ISS le 29 août et ramènera 580 kilos d’échantillons d’expériences scientifiques effectuées en microgravité ainsi que des matériels usagés.

La fusée Falcon 9 s’est arrachée de son pas de tir lundi à 0 h 45 (6 h 45 en France) depuis la station de l’US Air Force de Cap Canaveral en Floride, selon les images en direct de la télévision de la NASA.

Amarrage prévu pour mercredi matin

Dragon s’est séparée du deuxième étage dix minutes après le décollage avant de déployer peu après ses deux antennes solaires et d’entamer son périple pour rejoindre l’avant-poste orbital où le vaisseau sera amarré mercredi matin à l’aide du bras télémanipulateur de la Station.

Le premier étage de Falcon 9, haut de 70 mètres, s’était séparé du reste du véhicule deux minutes après le lancement avant de revenir dans l’atmosphère à grande vitesse. Environ six minutes plus tard, il a pu atterrir à trois kilomètres du pas de tir de Cap Canaveral.

SpaceX avait précédemment réussi à quatre reprises cette manœuvre délicate depuis 2015 : une fois sur le sol et trois fois sur une plateforme flottante dans l’Atlantique. La précédente tentative sur une barge flottante le 16 juin, après le lancement réussi d’un satellite, avait échoué.

SpaceX espère pouvoir, en récupérant régulièrement le premier étage de Falcon 9, le réutiliser, ce qui devrait réduire nettement les coûts de lancement et potentiellement bouleverser le secteur de la mise sur orbite de satellites, dominé notamment par Ariane Espace, et d’accès à l’espace en général.

Le fondateur et patron de la société californienne, Elon Musk, avait indiqué en avril que le carburant de la fusée coûtait 300 000 dollars alors que le coût de production du lanceur s’élevait à 60 millions de dollars. Hans Koenigsmann estime que SpaceX pourrait réutiliser cet automne, pour la première fois, l’un des premiers étages récupérés pour un lancement.

Détecter de l’ADN extraterrestre

Outre des provisions pour l’équipage et des matériels d’expériences scientifiques, dont le premier séquenceur d’ADN de l’espace, Dragon apporte également le premier de deux adaptateurs prévus (une sorte d’anneau) devant permettre aux futurs vaisseaux commerciaux habités de SpaceX et de Boeing de s’amarrer à la Station. Ils doivent transporter des astronautes pour la NASA à partir, en principe, de 2017.

Dragon achemine aussi 930 kilos d’échantillons pour des expériences scientifiques. Le séquenceur d’ADN qui est très compact et que testeront les astronautes de l’ISS a la capacité d’identifier des microbes, de diagnostiquer des maladies et d’évaluer l’état de santé des six membres d’équipage, et peut même aider à détecter de l’ADN extraterrestre.

Il s’agit pour SpaceX de sa neuvième mission d’approvisionnement de l’ISS pour la NASA, sur les 20 prévues dans le cadre d’un contrat de 1,6 milliard de dollars avec l’agence spatiale américaine. C’est également le deuxième vol de Dragon vers la Station spatiale internationale depuis l’accident de juin 2015 peu après le lancement.

Un vaisseau de fret russe non habité Progress doit aussi arriver à la Station spatiale dans la journée.