«  Independance Day, resurgence », film américain de Roland Emmerich. | TWENTIETH CENTURY FOX

Invités à découvrir Independence Day : Resurgence, de Roland Emmerich, lors de l’avant-première, au Grand Rex, le 4 juillet, les journalistes ont pu se consoler du pénible spectacle du film avec celui, non moins éprouvant mais suffisamment dégénéré pour être distrayant, qu’avait organisé la Fox pour l’occasion. A 20 heures, les 2 800 sièges de ce temple du cinéma parisien étaient occupés par des spectateurs à qui l’on avait offert un gros paquet de pop-corn et un drapeau américain.

Le niveau sonore était violent, saturé par les élucubrations d’un animateur survolté qui promettait des cadeaux sponsorisés au premier qui répondrait à ses questions sur Independence Day, navet bushisteréalisé il y a vingt ans par le même Roland Emmerich. Les prix ont été raflés par les utilisateurs de moteurs de recherche les plus agiles, tandis que les autres étaient incités à tweeter tout et n’importe quoi, pourvu qu’ils y collent le hashtag #IDRParis.

Paresse et vulgarité

Faire du buzz, tout l’enjeu était là. C’est ainsi qu’à 20 h 15 la soirée est partie en orbite, quand le maître de cérémonie a demandé à l’assistance de se lever, de placer sa main droite sur le cœur et d’agiter son drapeau en signe de reconnaissance envers « ce grand peuple allié auquel la France doit tant », au rythme de l’hymne américain.

Le spectacle a ensuite glissé de la salle à l’écran. D’un Independence Day à l’autre, le concept n’a pas changé. Englué dans une bouillie numérique, ce deuxième volet recycle une imagerie de film catastrophe archibalisée, calquant ses extraterrestres sur les « aliens » de Ridley Scott, ses vaisseaux spatiaux sur ceux de La Guerre des mondes, de Steven Spielberg, ses scènes de carnage en mer sur celles de Battleship, de Peter Berg, etc. Un ennui total deux heures durant, le glamour du casting (Jeff Goldblum, Liam Hemswoth, Charlotte Gainsbourg, William Fichtner…) se trouvant dissous dans un mélange outrancier de paresse et de vulgarité.

Sur le plan idéologique, on a glissé de Bush à Donald Trump. L’unique argument progressiste du film, le choix d’une femme au poste de présidente des Etats-Unis, s’avère être une arnaque : le personnage n’a pas plus de charisme que de vision stratégique, et se fait dézinguer à la première attaque d’aliens. Tandis que l’ancien président, celui qui avait sauvé le monde il y a vingt ans, remet le couvert en faisant cette fois-ci, en prime, le sacrifice de sa vie, un chef d’état-major remplace au pied levé celle qui lui avait succédé, jetant avec l’eau du bain de son putsch cool tout l’édifice de la démocratie.

Independence Day : Resurgence - Bande annonce finale [Officielle] VF HD
Durée : 02:50

« Independance Day, resurgence », film américain de Roland Emmerich ( 2 h 01). Sur le web : www.foxfrance.com/independence-day-resurgence