La centrale nucléaire de Fessenheim est la plus ancienne de France. | SEBASTIEN BOZON / AFP

Le réacteur numéro 2 de Fessenheim (Haut-Rhin), arrêté par EDF le 13 juin, est maintenu à l’arrêt en raison d’une anomalie détectée sur un générateur de vapeur de la centrale nucléaire présentant une irrégularité de fabrication, selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Les générateurs de vapeur sont des échangeurs de chaleur qui transforment l’eau du circuit secondaire du réacteur en vapeur pour alimenter les turbines générant l’électricité. « L’ASN a suspendu le certificat d’épreuve [nécessaire à la mise en service] qu’elle avait délivré à Areva en 2012 », a annoncé l’ASN. Areva a annoncé mardi poursuivre ses analyses, qui ont conclu, jusqu’ici, « que l’anomalie n’était pas préjudiciable à la sûreté de l’exploitation ».

85 irrégularités

A la fin d’avril, Areva a annoncé que des « anomalies » ont été détectées dans le suivi des processus de fabrication au sein de son usine du Creusot. Ces anomalies ont été découvertes dans le cadre d’un audit qualité lancé en 2015, après la découverte d’un défaut dans la composition de l’acier de la cuve de l’EPR (réacteur pressurisé européen) fabriquée dans cette usine.

Pour le moment, 85 irrégularités ont été identifiées. L’anomalie sur le générateur de vapeur « est le dossier le plus significatif en termes d’enjeux, de conséquences potentielles », a déclaré Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN.

L’anomalie de Fessenheim « ressemble un peu à celle de la cuve de l’EPR », précise M. Collet. « On est susceptible de trouver des concentrations en carbone trop élevées sur certaines zones d’un des composants du générateur de vapeur, mais pas seulement », a-t-il ajouté. Une trop forte concentration en carbone peut entraîner une moindre capacité d’un matériau à résister à un choc et à la propagation de fissures.

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