Les Turcs qui souhaitent se rendre dans l’Union européenne ne seront pas exemptés de visa cette année prédit Günther Oettinger, commissaire européen à la société numérique, dans un entretien publié mardi 19 juillet par plusieurs médias allemands. Cette annonce intervient dans un contexte de répression en Turquie après le coup d’Etat manqué du 15 juillet. « Le projet de loi est débattu en ce moment même au Parlement européen. Mais je prédis que nous n’aurons pas de texte sur l’exemption de visa avant la fin de l’année », dit M. Oettinger.

L’exemption de visa pour des courts séjours est l’une des dispositions adoptées dans le cadre de l’accord que l’UE et la Turquie ont conclu en mars pour enrayer l’afflux de réfugiés et de migrants.

La peine de mort n’est pas compatible avec l’UE

Le président turc Recep Tayyip Erdogan doit d’abord dissiper les craintes de l’UE concernant le respect de l’état de droit « et il ne semble pas en prendre le chemin pour le moment », poursuit-il.

Près de 20 000 membres de l’armée, des forces de l’ordre, de la fonction publique et de l’appareil judiciaire ont été arrêtés ou démis de leurs fonctions depuis le putsch manqué du vendredi 15 juillet, qui a fait plus de 200 morts.

Le commissaire dénonce par ailleurs la levée récente de l’immunité parlementaire de députés, qui pourrait priver l’opposition pro-kurde de représentation au Parlement, et des atteintes à la liberté de la presse.

La peine de mort, dont le chef de l’Etat a évoqué le possible rétablissement, « n’est pas compatible avec nos valeurs et nos traités. Aucun pays ne peut adhérer à l’UE s’il applique la peine de mort », ajoute-t-il.