Des affrontements ont éclaté, lundi 18 juillet, entre policiers et étudiants à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, faisant plusieurs blessés, a-t-on appris auprès de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci).

« Les étudiants en grève depuis une semaine pour des revendications académiques tentaient de tenir un meeting sur le campus lorsqu’ils ont été dispersés par la police », a assuré à l’AFP Saint Clair Allah, secrétaire général du mouvement.

Les échauffourées ont fait « une trentaine de blessés », a-t-il expliqué, ajoutant qu’une dizaine de personnes avaient été interpellées. « Des bureaux ont été saccagés et des véhicules incendiés par les étudiants en colère », a rapporté de son côté la télévision nationale, faisant état « d’heures chaudes vécues par l’Université de Cocody ».

Un porte-parole du ministère ivoirien de l’intérieur a confirmé ces faits, soulignant que la police avait placé des éléments de manière permanente sur le campus pour y « mettre de l’ordre ».

Un puissant et sulfureux syndicat

Le calme était revenu en début d’après-midi. Le climat à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, la plus importante institution académique du pays, est agité depuis plusieurs mois pour des raisons diverses : arrestation d’un leader de la Fesci, évacuation de résidences universitaires… Des manifestations y dégénèrent régulièrement en violences entre étudiants et forces de l’ordre.

Le 17 juin, un étudiant était décédé, renversé par un véhicule de police. La Fesci, puissant et sulfureux syndicat proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, est à l’origine de manifestations parfois violentes sur le campus d’Abidjan.

Créée en 1990 à l’avènement du multipartisme, la Fesci, vue comme une milice par ses plus farouches détracteurs, a souvent été accusée par les ONG nationales et internationales de violences à l’égard des opposants de M. Gbagbo, ainsi que de racket en milieu étudiant.