Ils sont suspectés d’avoir été en contact avec Mohamed Lahouaiej Bouhlel avant la tuerie qu’il a perpétrée à Nice le 14 juillet. Cinq personnes sont déférées jeudi 21 juillet devant la justice antiterroriste à la suite de leur garde à vue, en vue d’éventuelles mises en examen, a annoncé le parquet de Paris. Ce dernier a précisé qu’il ouvrirait une information judiciaire « dans le courant de la journée ».

Les cinq personnes, quatre hommes âgés de 22 ans à 40 ans et une femme, ont intéressé les enquêteurs parce qu’ils ont été en contact avec le tueur ou sont soupçonnés de lui avoir fourni une arme, un pistolet automatique avec lequel le Tunisien de 31 ans a tiré sur des policiers à bord du camion lancé sur la foule.

Une vieille connaissance

L’un des déférés, un jeune homme de 22 ans, interpellé samedi, avait reçu, dans les minutes précédant la tuerie, un SMS de Lahouaiej Bouhlel, dans lequel ce dernier le félicite pour le « pistolet » automatique qu’il lui a donné la veille, un calibre 7.65 mm avec lequel il a tiré sur des policiers, juste avant d’être abattu. Mohamed Lahouaiej Bouhlel évoque également, dans ce même message, la fourniture de « cinq » autres armes pour une autre personne « et ses amis ».

Les enquêteurs ont trouvé chez le suspect plus de 2 500 euros en liquide et 200 grammes de cocaïne. Au cours de ses auditions, il a désigné le fournisseur du pistolet comme étant un Albanais de 38 ans, interpellé dimanche avec sa compagne.

Quant à celui que le tueur présentait comme le destinataire des autres armes dans son SMS, il pourrait s’agir, selon les enquêteurs, d’un homme de 37 ans, placé en garde à vue dimanche. « Plusieurs éléments étayent » les « contacts » de cet homme de 37 ans avec le tueur, a expliqué une source proche de l’enquête.

Enfin, un homme de 40 ans, arrêté vendredi figure également parmi les personnes déférées. Il est présenté comme une vieille connaissance de Lahouaiej Bouhlel qui s’était installé à Nice il y a plusieurs années.

Inconnus des services antiterroristes

A l’instar de Lahouaiej Bouhlel, jamais signalé pour radicalisation, aucun des suspects n’était connu des services antiterroristes. Les investigations n’ont pas démontré de lien entre Lahouaiej Bouhlel et des réseaux terroristes, mais l’organisation djihadiste Etat islamique a revendiqué l’attentat samedi.

Le tueur a été décrit aux enquêteurs comme un homme violent et instable, vivant loin des préceptes religieux. Mais il avait prémédité son acte, louant le camion puis effectuant des repérages sur la promenade des Anglais, a expliqué lundi le procureur de la République de Paris, François Molins. Il manifestait aussi un intérêt « récent » mais « certain » pour la mouvance djihadiste.