Le ministre américain de la défense Ashton Carter a promis, mercredi 20 juillet, la « transparence » sur les victimes civiles des bombardements de la coalition anti-Etat islamique en Syrie. Plusieurs dizaines de villageois des environs de Manbij, une ville de 50 000 habitants tenue par l’organisation djihadiste, à 100 km au nord-est d’Alep, ont péri dans des bombardements aériens dans la nuit du 18 au 19 juillet.

Le principal groupe d’opposition syrien a appelé la coalition menée par les Etats-Unis à suspendre ses frappes. « Le président [de l’opposition syrienne], Anas Al-Abdé, a envoyé une lettre urgente aux chefs de la diplomatie des pays membres de la coalition anti-EI après les massacres horribles près de Manbij dans le nord-est d’Alep par des avions de la coalition », selon un communiqué. Il a « demandé la suspension immédiate des opérations militaires de la coalition en Syrie afin de permettre une enquête approfondie », poursuit le texte.

« Nous allons enquêter » sur ces accusations et « nous serons transparents là-dessus », a assuré M. Carter devant la presse, à l’issue d’une réunion des ministres de la défense de la coalition sur la base aérienne d’Andrews, en banlieue de Washington. « Nous continuerons à faire tout ce que nous pourrons pour protéger les civils » pendant les bombardements, a-t-il ajouté.

La coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenue par la coalition anti-EI en Syrie mène depuis le 31 mai une bataille cruciale et difficile pour reprendre aux djihadistes la ville-clef de Manbij, entre la frontière turque et Rakka, le bastion de l’organisation extrémiste.

14 000 bombardements depuis août 2014

Des frappes de la coalition mardi près de cette ville ont tué 56 civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée à Londres. Mais le bilan pourrait être encore plus lourd.

Le général Joe Votel, le chef du commandement américain au Moyen-Orient, a souligné que la situation était très « fluide » dans la zone autour de Manbij. « L’EI essaie de s’accrocher à cette zone, et nous les voyons apparaître dans beaucoup d’endroits différents », forçant la coalition à « réagir ». « Et je pense que c’est la situation dans laquelle nous nous sommes trouvés » mardi, a-t-il indiqué.

Selon l’OSDH, les avions de la coalition ont mené des frappes mardi à l’aube, alors que les habitants fuyaient les combats dans le village de Toukhar. L’ONG Airwars basée à Londres estime que les quelque 14 000 bombardements de la coalition depuis août 2014 ont tué au moins 1 422 civils.

"La France frappe tous les jours" au Moyen-Orient selon Le Drian
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