Entre 1 200 et 1 400 personnes, pour la plupart des hommes originaires d’Erythrée, de Somalie ou d’Afghanistan, avaient été recensées dans ce campement situé entre les stations de métro Jaurès et Colonel Fabien, à Paris. | MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

Un campement de plus d’un millier de migrants qui s’était récemment reconstitué dans le nord de Paris était en cours d’évacuation, dans le calme, tôt vendredi 22 juillet.

Entre 1 200 et 1 400 personnes, pour la plupart des hommes originaires d’Erythrée, de Somalie ou d’Afghanistan, avaient été recensées ces derniers jours dans ce campement situé entre les stations de métro Jaurès et Colonel-Fabien, à cheval sur les Xe et XIXe arrondissements.

Mille cinq cents places d’hébergement

L’évacuation a commencé vers 6 h 30. Des centaines de personnes, quasi exclusivement des hommes, étaient massées sous le métro aérien, attendant de pouvoir monter dans des bus qui doivent les conduire vers des centres d’hébergement. Mille cinq cents places d’hébergement sont mobilisées, dont environ 800 en gymnase, pour cette opération, la 26e du genre en un an.

L’opération est menée en présence du préfet de région Jean Francois Carenco, de la préfète de Paris Sophie Broca, de représentants de la mairie de Paris, d’associations (Emmaus, France Terre d’asile) et de l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration).

Epuisement

Ces derniers jours, la foule s’était installée progressivement sur le terre-plein central envahi par des centaines de tentes et de matelas, au milieu des détritus et des flaques d’urine. Une centaine de personnes vulnérables (femmes isolées, enfants, familles) ont été prises en charge en premier.

Pierre Henry, directeur de France Terre d’asile, confie son « sentiment d’épuisement » :

« On a tous le même regard sur le problème : il faut dans toutes les capitales régionales des centres pour accueillir et orienter les migrants, pour arrêter d’attirer les gens à Paris et à Calais. Si ce n’est pas fait, c’est que la décision politique n’est pas prise. »

Au début du mois de mai, plus de 1 600 migrants vivant sous le métro aérien Stalingrad, dans le nord de Paris, avaient été évacués. L’opération constituait un record pour la capitale. Les pouvoirs publics cherchent désormais à intervenir le plus en amont possible, lorsqu’un campement s’installe dans la capitale, pour éviter qu’il ne grossisse.