Un millier de personnes se sont rassemblées, samedi 23 juillet, devant la Fontaine des innocents à Paris à l’appel du collectif Black Lives Matter France. Voulant protester contre la mort d’Adama Traoré, jeune homme de 24 ans, survenue lors de son arrestation par des gendarmes, mardi 19 juillet à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), les participants ont réclamé que « la vérité soit faite » sur les circonstances de son décès.

La petite foule, tout habillée de noire – un dress code avait été demandé sur les réseaux sociaux – a plusieurs fois scandé « Black Lives Matter », à l’image du mouvement afro américain, créé aux États-Unis à la suite de morts suspectes lors d’arrestations par la police.

« Les contrôles policiers permettent au corps policier d’intégrer l’infériorité des uns et la supériorité des autres. C’est l’Etat qui donne un permis de tuer », a lancé Franco Lollia, porte-parole de la Brigade anti-négrophobie. Fania Noël, du collectif afro féministe Mwasi, a renchéri : « nous exigeons la vraie égalité parce que nos existences comptent ! Nous sommes puissants, et nous sommes flamboyants ».

« Demain cela peut être n’importe qui »

Amobé Mevegue, producteur de télévision, s’interrogeait : « pourquoi, à chaque fois qu’un Noir décède lors d’une arrestation, invoque-t-on une crise cardiaque ? ».

L’autopsie d’Adama Traoré a montré qu’il souffrait d’une « infection très grave » et n’a pas subi de violences, a annoncé, jeudi, le parquet. « Il avait une infection très grave », « touchant plusieurs organes », a déclaré le procureur de la République de Pontoise, Yves Jannier, ajoutant que le médecin légiste n’avait pas relevé de « traces de violence significatives ».

« Ce n’est pas vrai que ces violences ne concernent que les jeunes des quartiers. Demain cela peut être n’importe qui », indiquait la journaliste Dominique Tchimbakala, pour expliquer sa présence.

Les mines étaient sérieuses, tendues. Plusieurs pancartes rappellaient les précédents de morts « racistes » dans plusieurs pays.

Après le témoignage de la sœur de Lamine Dieng, jeune homme qui avait trouvé la mort dans un fourgon de police en 2007, et une minute de silence pour Adama Traoré, les organisateurs ont enjoint la foule à « apprendre à ses enfants ce qu’est la suprématie blanche et à réagir ».