Le jeu « Pokémon GO » le 20 juillet en Russie. | ILYA NAYMUSHIN / REUTERS

Fin du feuilleton : Pokémon Go, l’application phénomène déjà disponible en Amérique du Nord, en Océanie, au Japon et dans tout le reste de l’Europe, a enfin été lancée en France, dimanche 24 juillet au matin, sur iOS et Android. Pokémon Go consiste à aller capturer, smartphone à l’appui, des monstres virtuels cachés dans le monde réel.

L’application a été lancée neuf jours après la date initialement annoncée, après deux reports successifs. Plus grand succès historique au démarrage pour un jeu mobile, il devait en effet sortir le 15 juillet en France, mais avait été reporté suite à l’attentat de Nice. Il avait été décalé une seconde fois pour faire place à son déploiement au Japon, dans la nuit de jeudi à vendredi.

Risques d’attroupements

Pokémon Go est un tsunami inédit dans l’histoire du jeu vidéo sur smartphone : en moins de deux semaines, il a pris la tête des classements des applications les plus téléchargées et les plus rentables, quel que soit le territoire. Selon le cabinet Slice Intelligence, Pokémon Go générait, le 12 juillet, plus de revenus que tous les autres jeux mobiles réunis. CNET estime à 15 millions le nombre d’utilisateurs quotidiens du jeu rien qu’aux Etats-Unis ; SurveyMonkey, à 21 millions.

La sortie officielle de Pokémon Go en France pourrait donc susciter des scènes semblables à celle filmée début juillet à Central Park, à New York, quand un rassemblement spontané massif s’était constitué au moment où une créature très recherchée avait élu domicile dans le parc.

Avant même d’être disponible en France, l’application avait déjà été massivement téléchargée par des voies détournées ces derniers jours. Plus de 6 000 internautes s’étaient inscrits sur la page Facebook d’un rassemblement prévu le 14 juillet dans l’après-midi, au jardin du Luxembourg, à l’appel de deux importantes communautés francophones, Pokémon Trash et Pokémon France, et d’un organisateur de tournoi, Neokan, tous prêts à repartir à la chasse au Pikachu.

Prouesse boursière

Le phénomène Pokémon Go s’étend jusqu’aux marchés boursiers. L’action Nintendo a connu la progression la plus fulgurante de l’histoire de la Bourse japonaise, passant de 14 380 yens (122 euros) la veille de la sortie du jeu à 27 780 yens (236 euros) le 19 juillet. Sa capitalisation a doublé en une semaine et dépasse désormais celle de Sony (38,3 milliards d’euros contre 34,8).

Même si Nintendo n’est pas le développeur du jeu (il a juste apporté son soutien à sa filiale The Pokémon Company et au studio Niantic), les investisseurs estiment que ce plébiscite inédit va donner des ailes à la maison mère de Mario et Pikachu sur les mobiles.