En juin, les moins de 25 ans sans aucune activité sont plus nombreux à rechercher un poste, en métropole : + 0,8 %, même chose pour les 50 ans et plus (relevant de la catégorie A) : + 0,2 %. | CHARLES PLATIAU/REUTERS

L’inflexion – tant espérée – de la courbe du chômage tarde à se confirmer. En juin, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est accru de 5 400 en métropole, passant à près de 3,526 millions, soit une hausse de 0,2 %, selon les statistiques rendues publiques, mardi 26 juillet, par le ministère du travail et par Pôle emploi.

Ce chiffre (qui s’élève à 3,781 millions en tenant compte des outre-mer) est en augmentation pour le deuxième mois consécutif, après le net reflux observé en mars et en avril. Il jette une ombre sur le discours martelé depuis plusieurs semaines par l’exécutif selon lequel « ça va mieux ».

Les résultats sont également décevants si l’on prend en considération les demandeurs d’emplois ayant exercé une activité réduite (catégories B et C) : en les ajoutant aux chômeurs « stricto sensu » (catégorie A), le total est de 5,434 millions dans l’Hexagone (presque 5,734 millions sur l’ensemble du territoire français), en progression de 0,1 % en un mois.

Autre déconvenue : les moins de 25 ans, sans aucune activité, sont plus nombreux à rechercher un poste, en métropole (+ 0,8 % en un mois et + 0,6 % sur un trimestre). Et les statistiques sont également orientées à la hausse pour les inscrits à Pôle emploi d’au moins 50 ans (relevant de la catégorie A) : + 0,2 % en juin.

Un taux de chômage à 10,2 %

La ministre de l’emploi, Myriam El Khomri, souhaite aller au-delà de ces données mensuelles pour rappeler que la tendance, depuis janvier, reste bonne, malgré les accrocs subis en mai et en juin. « Sur les six premiers mois de l’année, insiste-t-elle dans un communiqué, le nombre d’inscrits [dans la catégorie A] a diminué de 54 800. » Soit un recul sur deux trimestres consécutifs, « ce qui ne s’était plus observé depuis début 2008 », complète-t-elle.

S’agissant des jeunes, « le bilan demeure positif », soutient-elle avec une diminution de près de 11 000 depuis début janvier.

L’autre signal encourageant dont le gouvernement peut se prévaloir concerne les personnes inscrites à Pôle emploi depuis au moins un an (dans les catégories A, B et C) : elles voient leur nombre régresser de près de 1 % en juin (de 2,2 % depuis trois mois). Du coup, la proportion de chômeurs de longue durée baisse, elle aussi, pour redescendre à 45,2 % sur toute la France (– 0,8 point sur trois mois).

A la mi-juin, l’Insee avait indiqué, dans une note de conjoncture, que la reprise de la croissance (+ 1,6 % prévue en 2016) devrait permettre la création de quelque 139 000 emplois dans le secteur marchand, cette année. Le taux de chômage passerait de 10,2 % de la population active (9,9 % en métropole) à la fin du mois de mars à 9,8 % (9,5 % en métropole) en décembre.