Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en septembre 2015. | VASILY MAXIMOV / AFP

Des « informations absurdes » et des « tentatives maniaques d’utiliser la Russie dans la campagne électorale aux Etats-Unis » : le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a vivement démenti les accusations du Parti démocrate américain, selon lesquelles Moscou a fourni à WikiLeaks les emails internes du parti que le site a publiés.

Vendredi, trois jours avant l’ouverture de la convention démocrate, WikiLeaks a publié près de 20 000 messages piratés des comptes de sept responsables du Parti démocrate, et échangés de janvier 2015 à mai 2016, qui montraient notamment que la direction du parti avait cherché à nuire à la campagne de Bernie Sanders. Après leur publication, Moscou a été accusé par des responsables du parti d’avoir cherché à influencer la campagne électorale américaine en faveur de Donald Trump en orchestrant cette fuite.

« Malheureusement, on utilise la Russie dans la campagne électorale. Malheureusement, de telles farces continuent. Nous pensons que ce n’est pas très bon pour nos relations bilatérales mais nous comprenons qu’il faut en passer par cette mauvaise période », a souligné M. Peskov.

« Manœuvre de diversion »

Auparavant, en visite à Vientiane, au Laos, où il a rencontré son homologue américain, John Kerry, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait déjà semblé excédé en balayant les accusations du Parti démocrate. Tout comme Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, qui a dit qu’il n’y a « aucune preuve à l’appui » de ces accusations, dans une interview diffusée par la chaîne américaine NBC, dénonçant une « manœuvre de diversion de l’équipe Clinton ».

A l’appui des accusations de l’équipe Clinton, le fait que le Parti démocrate a été victime d’un piratage informatique mené par deux groupes de hackers réputés proches des autorités russes, « Cozy Bear » et « Fancy Bear ». Mais les deux piratages, détectés ce printemps, semblent ne pas avoir de lien avec les emails que s’est procurés WikiLeaks – une partie de ces derniers ont été envoyés après que les deux piratages aient été découverts. Le site, qui affirme d’ordinaire ne pas connaître l’identité de ses sources, affirme que les documents ne proviennent pas de ces deux piratages.

Le FBI (police fédérale américaine) a annoncé lundi enquêter sur ce piratage, sans donner de précisions sur l’identité présumée des pirates, ni sur un éventuel lien avec la publication d’emails par WikiLeaks.