Orange, premier opérateur français, a publié un chiffre d’affaires en hausse de 0,3 %, à 20 milliards d’euros | ? Jacky Naegelen / Reuters / REUTERS

Comment survivre dans un marché ultra-concurrentiel, où les acteurs continuent de se livrer à une féroce guerre des prix ? Orange, lui, mise essentiellement sur le très haut débit fixe pour maintenir ses ventes. Signe que le marché va mieux, quatre ans après l’arrivée de Free dans le mobile, le premier opérateur français a publié un chiffre d’affaires en hausse de 0,3 %, à 20 milliards d’euros pour un ebidta (équivalent du résultat brut d’exploitation) en légère diminution de 0,6 %, à 5,9 milliards d’euros. « La pente est bien meilleure. Nous sortons de sept années de décroissance », se félicite Ramon Fernandez, directeur général délégué du groupe, chargé des finances. L’opérateur a maintenu son objectif annuel d’accroître son ebidta sur l’année.

Principal motif de satisfaction, la fibre, cet accès à l’Internet très haut débit d’un giga par seconde. Au premier semestre, Orange a gagné 106 000 nouveaux clients pour ses offres fibre, atteignant 1,81 million d’abonnés au 30 juin, très loin devant ses concurrents. Avec 5,9 millions de foyers « éligibles » (en capacité d’avoir accès à ce mode d’accès à Internet), Orange espère encore accélérer. « 84 % des clients éligibles se convertissent », se félicite M. Fernandez. Pour accompagner ce développement, l’opérateur historique a annoncé, lundi 25 juillet, un accord avec Canal+, afin d’inclure dans ses forfaits fibre le bouquet CanalSat Panorama, qui comprend notamment Infosport +, Disney Channel ou Discovery.

Renforcement dans la 4G

Le prix de cette offre n’a pas été dévoilé. Mais « les conditions tarifaires seront exceptionnelles. L’idée étant d’accompagner le développement du très haut débit avec des offres de contenus », explique le directeur financier du groupe. Seul, le bouquet CanalSat Panorama, est actuellement commercialisé 24,9 euros par mois. Les ambitions d’Orange devraient donner de l’eau au moulin de ses concurrents, Bouygues Telecom et Free, qui estiment que l’opérateur historique « reconstruit un monopole dans la fibre ». Les deux opérateurs, en retard dans leurs investissements, réclament de l’Arcep, le régulateur des télécoms, une modification de la réglementation afin de se développer plus facilement. « Aujourd’hui, celui qui veut investir, rien ne l’en empêche », conteste M. Fernandez, qui met en avant l’exemple espagnol, où Orange, qui n’est qu’un « challenger » du marché, détient 8,3 millions de foyers éligibles et 1,2 million de clients. « C’est la preuve que quand on veut investir, on peut », lance-t-il. Entre la France et l’Espagne, l’opérateur a multiplié par deux son nombre de clients fibre en un an.

Dans le mobile, Orange continue de subir – et de participer – la guerre des prix, qui enflamme le marché : son chiffre d’affaires « mobile » a baissé en France de 5,2 %. Ainsi, si Orange a conquis 153 000 clients au deuxième trimestre dans l’Hexagone, c’est d’abord grâce à deux opérations de promotion sur les offres d’entrée de gamme Sosh.

« Sur notre marque Orange, nous progressons de 39 000 clients. En dépit de la forte agressivité des concurrents, la marque Orange a la capacité de retenir ses clients », assure M. Fernandez.

Cependant, le revenu moyen par abonné, l’ARPU, indicateur phare des opérateurs, a continué de décroître. Mais l’opérateur s’est quand même sensiblement renforcé dans la 4G, multipliant le nombre de ses clients par 1,7 en un an à 9,4 millions de personnes, tandis que sa base d’abonnés a progressé de 3 % à plus de 20 millions de personnes. L’opérateur ne ménage pas ses efforts pour convertir le grand public, en augmentant sa couverture un peu partout. Cette année, il aura déployé la 4G sur trois lignes TGV, dont Lyon-Paris et Lille-Paris.