Les soldes d’été qui ont démarré le 22 juin dans un climat extrêmement morose risquent d’être encore plus décevants que prévu pour les commerçants. Une enquête de l’Observatoire économique régionale (CRCIS) de la chambre de commerce et d’industrie de Paris - Ile-de-France, publiée mercredi 27 juillet, montre qu’à 63 %, les 300 commerçants parisiens interrogés dans ce panel se déclarent « insatisfaits du chiffre d’affaires réalisé pendant les soldes de cet été 2016 ».

Moins de touristes à Paris, un lourd contexte post-attentats, une météo peu radieuse, un Euro de football qui n’a pas permis de redresser la situation… Tous ces facteurs contribuent, selon cette étude, à affirmer de nouvelles pratiques de consommation et à délaisser les soldes qui perdent à chaque saison un peu plus de leur attrait.

Au total 89 % de ces commerçants parisiens interrogés entre le 12 et le 19 juillet assurent que la fréquentation touristique était en baisse. Les répercussions de l’Euro de football sur leur activité auront été « faibles ou nulles ».

Concurrence d’Internet

Si les résultats des soldes sont décevants c’est notamment parce que, avant même le coup d’envoi des promotions, les ventes privées avaient permis aux clients d’effectuer leurs emplettes. La moitié des sondés avaient eu recours à ce procédé, juste avant le 22 juin. « Quand arrivent les soldes, les clientes ont déjà dépensé leur budget habillement, il faut bien reconnaître qu’on récolte ce qu’on sème, on a tué les soldes avec toutes ces promotions, on ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes », assure une gérante.

La concurrence avec Internet se fait également chaque jour plus vive. « Aujourd’hui pour ma marque, le premier magasin en chiffre d’affaires, c’est le site Internet », explique la directrice d’un magasin de chaussures. Un constat renforcé par le contexte anxiogène des attentats et une météo peu favorable. Un tiers des commerçants pense toutefois qu’Internet peut être complémentaire de ses activités pendant les soldes.

Le modèle des soldes est-il à bout de souffle ? En tout cas, à 51 %, les commerçants sont pessimistes pour la saison prochaine. « Il faut proposer quelque chose de nouveau, qui pétille. Les gens ont besoin d’articles qu’on ne voit pas partout. La balle est dans notre camp », conclut avec sagesse une commerçante de la rue de Rennes, du 6ᵉ arrondissement de Paris.