Des proches du condamné à mort pakistanais Zulfiqar Ali se rendent au bureau du procureur général à Cilacap, le 26 juillet 2016. Les ONG Amnesty International et Justice Project Pakistan ont exprimé de sérieux doutes quant à la culpabilité de ce pakistanais, « torturé sans relâche et privé de ses droits les plus fondamentaux ». | ROHMAT SYARIF / AFP

L’Indonésie exécutera ce week-end 14 condamnés à mort pour trafic de drogue, dont quatre ressortissants étrangers au moins. Le procureur général l’a annoncé mercredi 27 juillet, malgré les protestations d’organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits de l’homme.

Les préparatifs se sont accélérés ces derniers jours au complexe pénitentiaire de Nusakambangan, « l’Alcatraz indonésien », sur une petite île située au sud de Java, où se sont déroulées les précédentes séries d’exécutions. Les détenus ont été placés à l’isolement dans l’attente de leur exécution.

Plusieurs prisonniers originaires d’Inde, du Nigeria, du Pakistan et du Zimbabwe – des pays pratiquant la peine de mort – devraient aussi être exécutés avec des Indonésiens. Les exécutions par arme à feu ont lieu habituellement peu après minuit.

Un condamné pakistanais « torturé sans relâche »

Les ONG Amnesty International et Justice Project Pakistan ont protesté contre ces exécutions et exprimé de sérieux doutes quant à la culpabilité du condamné à mort pakistanais Zulfiqar Ali, « torturé sans relâche et privé de ses droits les plus fondamentaux ».

Des membres des familles des condamnés et des responsables d’ambassades ont rendu visite mercredi aux détenus. Les condamnés à mort avaient reçu la veille une notification avec un préalable de soixante-douze heures avant le peloton d’exécution.

L’exécution en avril 2015 de huit hommes – deux Australiens, un Brésilien, quatre Nigérians et un Indonésien – condamnés à la peine capitale pour trafic de drogue dans des affaires distinctes, avait provoqué de vives critiques internationales ; l’Australie allant jusqu’à rappeler temporairement son ambassadeur.

Aucun Européen ou Australien ne sera exécuté cette année

Parmi les autres étrangers dans le couloir de la mort en Indonésie figurent le Français Serge Atlaoui, la Philippine Mary Jane Veloso et la Britannique Lindsay Sandiford, condamnés pour trafic de drogue et tous trois retirés de la liste lors de la dernière série d’exécutions l’an passé.

Le Français, soudeur de formation, s’était rendu en 2005 en Indonésie pour un chantier. Il clame son innocence et dit avoir ignoré que l’usine où il travaillait cachait un laboratoire de fabrication d’ecstasy. Mais son dernier recours en grâce a été rejeté en juin 2015.

Le procureur général, qui gère les exécutions, avait assuré à la mi-juillet qu’aucun Européen ou Australien dans le couloir de la mort ne serait exécuté cette année. Il n’avait cependant évoqué que deux ressortissants étrangers, et non pas quatre au moins, sur la liste des condamnés.