La Minuss, la mission de l’ONU au Soudan du Sud, compte 13 500 hommes dans le pays. | Jason Patinkin / AP

Des casques bleus n’ont-ils rien fait pour empêcher des viols au Soudan du Sud ? Les Nations unies, qui ont recensé au moins 120 cas de viols depuis un récent regain de violence dans le pays, enquêtent sur de telles accusations. « Nous prenons très au sérieux les allégations selon lesquelles des casques bleus n’ont pas aidé des personnes en danger, a indiqué le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq. Il y aura de graves conséquences s’ils ont failli à leur mission. »

Selon des informations de presse, des casques bleus népalais et chinois ont été témoins d’une attaque contre une femme par des soldats sud-soudanais près d’une base de l’ONU mais ne sont pas intervenus, malgré les appels à l’aide de la victime.

Le commandement de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss) a ouvert une enquête, a fait savoir Farhan Haq. Il a cité des informations sur des violences sexuelles exercées par des soldats sud-soudanais en uniforme, dont des viols en réunion, contre des civils près d’une base de l’ONU à Juba et dans d’autres secteurs de la capitale. Certaines des victimes étaient mineures, a-t-il précisé.

Juba a été le théâtre d’affrontements très violents qui ont commencé le 8 juillet entre l’armée gouvernementale et des forces loyales au dirigeant rebelle Riek Machar. Ces combats ont fait environ 300 morts et forcé des milliers de civils à se réfugier dans des bases de l’ONU. La Minuss, qui compte 13 500 hommes dans tout le pays, a depuis intensifié ses patrouilles autour des bases et dans la capitale. Les casques bleus accompagnent aussi les femmes qui sortent des bases pour chercher du bois et du ravitaillement.