Le quartier de Bani Zeid, dans Alep-est, le 28 juillet. | GEORGE OURFALIAN / AFP

La Russie, alliée du régime syrien, a annoncé jeudi 28 juillet son intention de mettre en place des couloirs humanitaires pour les civils et les combattants prêts à déposer les armes dans la métropole syrienne d’Alep. Cette ville, capitale de la rébellion syrienne dans le nord de la Syrie, est entièrement encerclée par les troupes loyales au président Bachar Al-Assad depuis le 7 juillet. Dans le même temps, le président Assad a décrété une amnistie pour tous les rebelles qui rendraient les armes dans les trois mois.

Parallèlement, la France et le Royaume-Uni ont condamné la poursuite du siège d’Alep. « Le siège de cette ville, où près de 300 000 habitants sont pris au piège, rend impossible une reprise des négociations de paix », ont dénoncé les ministres des affaires étrangères des deux pays, Jean-Marc Ayrault et Boris Johnson, appelant « solennellement les alliés du régime syrien à faire cesser immédiatement ces opérations ».

Des annonces à prendre avec prudence

Selon un journaliste de l’Agence France-Presse, des avions du régime ont lancé jeudi à Alep-est, fief de la rébellion, des tracts montrant un plan de quatre corridors. Les médias officiels relaient eux depuis deux jours un appel de l’armée exhortant les habitants des quartiers aux mains des insurgés à « rejoindre la réconciliation nationale et à chasser les mercenaires étrangers », en référence aux rebelles.

Les annonces de Moscou et Damas sont à prendre avec prudence. Les habitants désireux de partir l’ont fait depuis longtemps, avant qu’Alep ne soit encerclée. Quant aux combattants, leur méfiance à l’égard du régime devrait les dissuader de baisser les armes. Tous gardent en tête le fait que rares sont les habitants d’Homs, le bastion rebelle tombé après des mois de siège, à avoir été autorisés à regagner leur foyer, après un accord en 2014, portant sur l’évacuation des rebelles.

Aucune aide internationale n’a pu entrer dans les quartiers rebelles situés à l’est de la ville depuis le 7 juillet, quand les loyalistes ont réussi à couper la route du Castello, son dernier axe de ravitaillement. Lundi, les Nations unies ont réclamé des trêves humanitaires de quarante-huit heures chaque semaine pour ravitailler les civils pris au piège à Alep.