Une marche de militaires lors d’une cérémonie en hommage aux victimes mortes lors du coup d’état raté à Ankara, le 17 juillet 2016. | BAZ RATNER / REUTERS

Le premier ministre turc, Binali Yildirim, devait rencontrer jeudi 28 juillet les plus hauts commandants de l’armée lors d’un conseil militaire suprême (YAS) pour remanier l’armée, purgée de près de la moitié de ses généraux depuis le putsch raté. Cependant quelques heures avant la tenue du conseil deux importants généraux de l’armée ont démissionné.

Il s’agit de Kamil Basoglu et Ihsan Uyar, deux des généraux les plus étoilés de l’armée de terre, ajoute CNN-Türk sans donner la raison de leur départ.

La réunion au sommet prévue survient alors que le pouvoir islamo-conservateur du président, Recep Tayyip Erdogan, a intensifié mercredi « le grand ménage » destiné à mettre hors jeu les partisans du prédicateur exilé Fethullah Gülen, qu’il accuse d’avoir ourdi la tentative de coup d’Etat il y a une douzaine de jours.

La purge est drastique dans les rangs de l’armée, dont une petite partie s’est soulevée contre le pouvoir dans la nuit du 15 au 16 juillet, s’emparant d’avions de chasse et d’hélicoptères et semant le chaos dans les rues d’Ankara et d’Istanbul.

Pression sur les médias

Hier, les autorités ont ainsi annoncé avoir limogé 149 généraux et amiraux pour leur « complicité dans la tentative de coup d’Etat » ; ce qui représente autour de 40 % du total de généraux et d’amiraux que compte l’armée. De plus, 1 099 officiers ont été exclus pour cause d’indignité. Le YAS devra donc remplacer une large partie de la hiérarchie lors de sa réunion, qui durera une journée. Des officiers de rang inférieur devraient être promus à des postes supérieurs.

Symboliquement, ce conseil se tiendra dans la résidence du premier ministre à Ankara et non pas, comme d’habitude, dans le quartier général de l’armée.

L’armée n’est pas la seule touchée par les purges : mercredi, on a appris la fermeture de 45 journaux, 16 chaînes de télévision, trois agences de presse, 23 stations de radio, 15 magazines et 29 maisons d’édition. Ces mesures viennent s’ajouter aux 89 mandats d’arrêts émis contre des journalistes entre lundi et mercredi.

Purges en Turquie : "C'est sans précédent"
Durée : 04:43