Le pape François lors de son arrivée au camp d’exterminatioin d’Auschwitz, le 29 juillet. | FILIPPO MONTEFORTE / AP

C’est seul et en silence que le pape François a traversé à pied le célèbre portail orné des mots « Arbeit macht frei » (Le travail rend libre), arrivant vendredi 29 juillet au matin au camp d’extermination d’Auschwitz, près de Cracovie, en Pologne.

Ayant à peine franchi l’entrée, il s’est assis sur un banc et s’est plongé dans une prière silencieuse, la tête penchée, les yeux parfois fermés, pendant plus de dix minutes. Il s’est ensuite rendu à proximité du « Mur de la mort », où les nazis avaient exécuté des milliers de prisonniers d’une balle dans la tête. Il y était accueilli par la première ministre polonaise, Beata Szydlo.

Le pape y a rencontré un groupe de douze rescapés du camp de la mort, polonais, juifs et roms, dont la violoniste Helena Dunicz-Niwinska, 101 ans. Il a échangé quelques mots avec chacun d’entre eux, avant d’allumer un cierge devant le Mur de la mort. Le pape est allé ensuite prier dans la cellule de la mort du saint polonais Maximilian Kolbe, un prêtre qui a offert sa vie pour sauver celle d’un père de famille avant d’être exécuté il y a soixante-quinze ans.

Il s’est ensuite rendu dans le camp de d’Auschwitz II-Birkenau. Après avoir passé la porte du camp, il s’est déplacé à bord d’une voiture électrique le long des rails posés par les nazis pour permettre aux trains dans lesquels avaient été entassés les déportés d’aller directement vers les chambres à gaz et les crématoriums, l’extermination étant organisée comme une industrie.

Troisième pape à visiter Auschwitz

François s’est ensuite rendu dans le camp de d’Auschwitz II-Birkenau. | GREGORIO BORGIA / AP

Quelque 25 catholiques polonais qui avaient risqué leur vie pour aider des Juifs sous l’occupation ont pu saluer le pape et recevoir de ses mains des médailles de son pontificat. Certains aspects de la Shoah demeurent un sujet difficile en Pologne, où des cas d’assassinat ou de dénonciation de Juifs par des Polonais ont été révélés relativement récemment.

Au mémorial de Birkenau, devant lequel le pape est passé lentement en silence, le psaume 130 a été chanté par le grand rabbin de Pologne, Michael Schudrich, en hébreu, puis lu en polonais par un prêtre venant d’une ville où une famille catholique entière avait été exterminée pour avoir accueilli et caché des Juifs.

Environ 1,1 million de personnes ont été tuées à Auschwitz-Birkenau, dont un million de juifs européens. Plus de cent mille prisonniers non juifs, polonais, roms et prisonniers de guerre soviétiques y ont également péri avant que l’Armée rouge libère le camp, en 1945.

Deux papes, l’un polonais et l’autre allemand, avaient visité Auschwitz avant François : Jean Paul II, en 1979, et Benoît XVI, en 2006. Dans l’après-midi, il devait retrouver des milliers de jeunes pèlerins des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) et conduire un chemin de croix à Cracovie.