Pour la première fois, le rideau s’est levé, samedi 30 juillet, sur le sorcier aux lunettes rondes. La pièce – « Harry Potter et l’enfant maudit » –, très attendue, a commencé en début d’après-midi au Palace Theatre à Londres. Quelque 200 personnes étaient massées avant le début du spectacle devant l’édifice, protégé par de hautes barrières. Elles s’étaient déplacées pour assister au passage des célébrités sur le tapis rouge, notamment la romancière britannique J. K. Rowling, créatrice de la saga, et le maire de Londres, Sadiq Khan.

« Ça va être une manière totalement nouvelle de raconter l’histoire d’Harry Potter. Il y aura des choses auxquelles on ne s’attend pas », s’enthousiasmait Kathy Brereton, 43 ans, venue avec sa fille adolescente. Plus loin, Jack Slater, 24 ans, attendait le spectacle avec sérénité : « C’est une très grande partie de mon enfance. J’ai eu peur que ça soit complètement différent du reste et que ça ruine tout, mais finalement je ne pense pas. »

Employé au ministère de la magie

La pièce de théâtre sera mise en vente dès samedi à minuit au Royaume-Uni, dimanche aux Etats-Unis et sortira en France le 14 octobre.

L’histoire se déroule dix-neuf ans après les événements relatés dans Harry Potter et les Reliques de la Mort (Gallimard Jeunesse, 2007), septième et dernier livre de la saga. Si les lecteurs étaient restés sur un adolescent tourmenté par son passé et son combat contre le redoutable Lord Voldemort, alias Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, ils découvriront dans cette pièce, co-écrite par J. K. Rowling avec le dramaturge britannique Jack Thorne et le metteur en scène John Tiffany, un Harry Potter marié et père de famille.

Employé au ministère de la magie, le héros, éternelle cicatrice sur le front, doit faire face à une menace grandissante, et la situation n’est guère plus simple à la maison, où son plus jeune fils, Albus Severus (Sam Clemmett), a du mal à gérer le lourd héritage familial…

« Ça vous remue, ça vous enchante »

Bien que l’on retrouve certains lieux incontournables des livres, à commencer par Poudlard, l’école des sorciers, le changement de format et l’arrivée de nouveaux personnages permettent de surprendre le spectateur, qui retrouve l’émerveillement initial lié à la découverte de l’univers de la saga.

Le show, avec le comédien Jamie Parker dans le rôle de Harry Potter, a été rodé par près de huit semaines de répétitions publiques à Londres. Les critiques, très favorables, ont confirmé que la pièce se dirigeait tout droit vers un succès commercial.

« Le théâtre britannique n’a rien connu de tel depuis des décennies, écrivait cette semaine le quotidien The Daily Telegraph au sujet de l’Enfant maudit. Ça vous prend, ça vous remue, ça vous enchante. »

Pour le magazine américain Variety, la pièce, qui relève du « théâtre total », « ensorcelle » : « Il y a vingt ans, Harry Potter a converti toute une génération à la lecture. L’Enfant maudit pourrait faire la même chose avec le théâtre. »