Les avions de la patrouille de France survolent Marseille, le 11 octobre 2012. | GERARD JULIEN / AFP

Il y a dix jours, la ville de Marseille a été explicitement citée pour la première fois comme cible potentielle de l’organisation Etat islamique (EI). La mairie a décidé d’annuler le meeting aérien de la patrouille de France prévu pour le 13 août dans la cité phocéenne. Cette décision a été prise en raison de l’état d’urgence, a-t-elle fait savoir lundi 1er août dans un communiqué.

« En plein accord avec le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nuñez, et dans le cadre de l’état d’urgence, le maire [Les Républicains] de Marseille Jean-Claude Gaudin, a décidé d’annuler le meeting aérien de la patrouille de France. »

L’état d’urgence, dont le président François Hollande avait annoncé l’arrêt dans son discours du 14 juillet, a été prolongé jusqu’à la fin de janvier 2017 à la suite de l’attentat de Nice, qui a fait au moins 84 morts et plus de 300 blessés le soir de la fête nationale.

100 000 personnes attendues

M. Nuñez « approuve totalement la décision prise par le maire », a-t-il précisé dans un communiqué. Selon la préfecture, la manifestation aurait attiré « un public très nombreux (plus de 100 000 spectateurs en 2015) » sur le littoral, dont la sanctuarisation complète aurait été compliquée et aurait entraîné « une paralysie totale du trafic ».

En outre, cette sécurisation « monopoliserait des moyens humains considérables alors que les forces de sécurité intérieure et les militaires de l’opération “Sentinelle” sont déjà fortement mobilisés dans le cadre de l’état d’urgence et par la sécurisation de nombreux rassemblements culturels et festifs ».

Il y a dix jours, l’EI a publié une vidéo dans laquelle Marseille est ciblée. Le maire a depuis demandé, dans un courrier au premier ministre Manuel Valls, « une mobilisation accrue et significative de tous les moyens humains et matériels nécessaires à la protection des Marseillais, ainsi que des milliers de visiteurs ou de touristes ».