La station de métro de Leytonstone, dans l’est de Londres, où Muhaydin Mire avait agressé au couteau plusieurs personnes. | NEIL HALL / REUTERS

Son attaque, qualifiée de « terroriste » par les autorités, était survenue trois jours après l’autorisation donnée par le Parlement à l’armée de mener des frappes aériennes contre l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie. Un homme reconnu coupable de tentative de meurtre par décapitation dans le métro londonien a été condamné lundi 1er août à la prison à vie, avec un minimum incompressible de huit ans et demi.

Muhaydin Mire, âgé de 30 ans et né en Somalie, avait été reconnu coupable au début de juin par un jury du tribunal londonien de l’Old Bailey de tentative de décapitation inspirée de l’attaque mortelle perpétrée contre le soldat Lee Rigby en 2013.

Motifs idéologiques

En prononçant sa peine, le juge Nicholas Hilliard a dit que tout en souffrant, au moment des faits, de schizophrénie de type paranoïaque, Muhaydin Mire avait été motivé par le conflit en Syrie. « C’était une tentative de tuer une personne innocente pour des motifs idéologiques en lui coupant la gorge à la vue de tous pour avoir un impact maximal », a déclaré le juge.

Le 5 décembre 2015, le jeune homme avait blessé deux personnes, dont une grièvement, à l’entrée de la station de métro de Leytonstone, dans l’est de Londres. La principale victime, un homme de 56 ans, présentait une entaille de douze centimètres de long à la nuque, qui avait nécessité une opération de cinq heures.

Une vidéo d’un témoin des faits montrait Muhaydin Mire, armé d’un couteau, être maîtrisé par des policiers dans le hall d’accès au métro à l’aide de leur pistolet à impulsion électrique.

Une vidéo tournée quelques instants après l'attaque dans le métro londonien
Durée : 00:52

« Pour mes frères syriens »

« C’est pour mes frères syriens. Je vais faire couler votre sang », a dit Muhaydin Mire au moment de l’agression, qualifiée de terroriste par les autorités, avait dit le procureur Jonathan Rees pendant son procès.

Son téléphone portable contenait un document sur les frappes de la coalition internationale en Syrie et en Irak, ainsi que des images du soldat Lee Rigby, sauvagement assassiné à Londres en mai 2013, et d’otages de l’EI prises avant leur décapitation, a aussi exposé le procureur aux jurés.

Huit ans en hôpital psychiatrique

Quelques jours après l’agression, le frère de Muhaydin Mire avait dit que celui-ci avait été interné pendant trois mois en 2007 pour des crises de paranoïa, peut-être provoquées par la consommation de cannabis.

Face à la persistance de ses troubles mentaux – « il pouvait parler toute la nuit de démons et de trucs qu’il disait voir », selon son frère –, sa famille avait alerté la police trois semaines avant l’agression. Après avoir purgé huit ans et demi de prison à l’hôpital psychiatrique de haute sécurité de Broadmoor (centre de l’Angleterre), Muhaydin Mire verra son cas étudié pour une éventuelle remise en liberté conditionnelle, a dit le juge.