Les premiers impacts économiques de la tentative de coup d’Etat en Turquie ont été évalués mardi 2 août à près de 90 milliards d’euros par le ministre du commerce turc.

« Si nous prenons en compte tous les avions de chasse, les hélicoptères, les armes, les bombes et les bâtiments (endommagés), le coût est de 300 milliards de lires au minimum, selon nos premiers calculs », a précisé au quotidien Hurriyet Bulent Tüfenkci, mentionnant également l’annulation de commandes de l’étranger et de séjours touristiques.

Le ministre a souligné que le coût pour l’économie nationale risquait encore d’être plus élevé à moyen terme en raison de son impact sur le tourisme et les échanges avec l’étranger. Selon lui, un million de réservations ont été annulées dans le secteur du tourisme, une grande partie d’entre elles s’expliquant par la décision du gouvernement d’annuler les congés de trois millions de fonctionnaires après le putsch raté afin de faire face aux purges ou d’éviter d’éventuelles fuites à l’étranger de personnes soupçonnées d’y être liées.

Une croissance de 4 % en 2015

Le tourisme en Turquie était déjà très durement affecté par les attentats attribués aux djihadistes ou à la guérilla kurde. Les arrivées de touristes étrangers ont chuté de 40 % en Turquie en juin par rapport au même mois de l’an dernier.

Le ministre s’est malgré tout réjoui d’un rapide retour à la normalité dès le lundi qui a suivi la tentative de coup perpétrée un vendredi. Le taux de change de la lire turque est resté relativement stable, selon M. Tüfenkci, et les chiffres des exportations ou de la croissance n’ont pas été révisés, a -t-il dit.

Dans la nuit du 15 au 16 juillet, un groupe de militaires a tenté de renverser le président Recep Tayyip Erdogan et son gouvernement, s’emparant de chars, tirant sur la foule et bombardant plusieurs objectifs, dont le Parlement, à Ankara. Les putschistes ont été mis en échec, mais les violences ont fait 271 morts (dont 34 mutins).

La Turquie a connu une croissance de 4 % en 2015, un taux que le Fonds monétaire international (FMI) prévoyait peu ou prou pour cette année.