Le président sortant de Sao Tomé et Principe, Manuel Pinto da Costa, a refusé mardi de participer au second tour de l’élection présidentielle prévu dimanche, dénonçant des « fraudes » lors du premier tour et exigeant l’annulation de tout le processus électoral.

M. Pinto da Costa est qualifié pour le second tour avec 24,83 % des voix derrière Evaristo Carvalho (49,8 %), le candidat du Premier ministre Patrice Trovoada, selon les résultats définitifs du premier tour publiés il y a une semaine par le Tribunal constitutionnel.

Le président sortant, 79 ans le 5 août, demande l’annulation de tout le processus électoral en dénonçant des « fraudes » lors du premier tour le 17 juillet, a-t-il indiqué dans une lettre au Tribunal constitutionnel rendue publique mardi.

Des remous électoraux

Dans cette élection à rebondissements, la Commission électorale avait d’abord donné l’adversaire de M. Pinto da Costa, M. Carvalho, vainqueur dès le premier tour avec 50,1 %, avant de se raviser, en invoquant un scrutin différé dans une petite localité et le vote de la diaspora.

« Personne ne peut être candidat à l’élection présidentielle contre sa volonté », fait-il valoir dans sa lettre datée du 1er août.

« Continuer à participer à un tel processus électoral reviendrait à le cautionner. Je ne le fais pas en tant que candidat et encore moins en tant que président de la République », avait argumenté M. Pinto da Costa après le premier tour.

Cette crise politique est inhabituelle dans le petit archipel d’Afrique centrale réellement démocratique depuis 1991, indépendant du Portugal depuis 1975, où le président arbitre mais ne gouverne pas, laissant la réalité du pouvoir au Premier ministre.

Le développement est l’enjeu majeur pour les quelque 200 000 habitants de Sao Tomé et Principe, qui dépend à 90 % de l’aide internationale.