La banque d’Angleterre a abaissé jeudi 4 août son taux directeur pour faire face aux conséquences du Brexit. | Frank Augstein / AP

La Banque d’Angleterre (BoE) a annoncé jeudi 4 août qu’elle abaissait son taux directeur à son plus bas niveau historique, 0,25 %, afin de soutenir l’économie britannique, qui suscite l’inquiétude depuis le vote favorable au Brexit, le 23 juin.

Il s’agit du premier abaissement du taux de la BoE depuis mars 2009, lorsque l’institut d’émission cherchait à sortir le Royaume-Uni d’une récession dans laquelle le pays avait plongé en pleine crise financière internationale.

A la mi-juillet, l’institut avait maintenu intacte son orientation, lors de la première réunion de son comité de politique monétaire (CPM) depuis le référendum. Mais la détérioration visible depuis dans les indicateurs a cette fois incité à l’action les neuf membres du CPM, qui se sont prononcés à l’unanimité pour la baisse du taux directeur.

La BoE a aussi décidé d’injecter davantage de liquidités dans l’économie, en augmentant de 60 milliards de livres (71 milliards d’euros) son programme de rachats d’obligations d’Etat, et en achetant aussi jusqu’à 10 milliards de livres (11,8 milliards d’euros) d’obligations d’entreprises. Elle a enfin lancé un nouveau système pour fournir des fonds à bon marché aux banques.

Modification des perspectives économiques

En assouplissant sa politique monétaire, la Banque d’Angleterre espère redonner des couleurs à l’économie. L’institution a elle-même prévu une « croissance nettement plus faible » maintenant que le pays se dirige vers la sortie de l’UE. La baisse des taux aura un impact immédiat sur l’économie britannique, a prédit Mark Carney, le gouverneur de la BoE, pour qui les mesures annoncées jeudi marquent un « changement de régime » et se justifient par une modification significative des perspectives économiques.

Le marché de l’immobilier, qui s’est caractérisé ces dernières années par une montée vertigineuse des prix, donne depuis le 23 juin des signes de tension. A tel point que certains redoutent l’éclatement d’une bulle.

La chute de la livre sterling depuis le vote a renchéri le coût des voyages à l’étranger pour les Britanniques et risque d’alourdir le prix des importations, et donc des produits vendus dans le pays.

Le moral des consommateurs et des industriels a aussi flanché, bien qu’aucun impact marqué ne soit encore perçu du côté de la consommation. Primordial au Royaume-Uni, le secteur des services s’est contracté à un rythme inédit depuis plus de sept ans.