Le premier ministre indien, Narendra Modi, à New Delhi le 31 juillet. | PRAKASH SINGH / AFP

« Ensemble, nous allons emmener l’Inde encore plus haut vers le progrès. » Quelques minutes après l’adoption, par le Parlement fédéral indien, de l’amendement constitutionnel visant à instaurer une TVA unique, le premier ministre, Narendra Modi, s’est félicité d’une réforme qui allait « bénéficier à tous les Indiens ». M. Modi enregistre là son premier grand succès sur le front économique depuis son arrivée au pouvoir en 2014.

Les autres réformes, portant sur le droit du travail ou l’acquisition de terres pour faciliter la construction d’usines, ont été annulées ou bloquées à la Chambre haute, où l’opposition détient la majorité. Les programmes, lancés à grand renfort de communication tels que les campagnes « Make in India » pour industrialiser le pays et « Skill India » pour former les 10 à 12 millions de nouveaux actifs arrivant chaque année sur le marché du travail, peinent à convaincre.

Restent le dynamisme de la croissance indienne (7,6 % en 2015-2016, soit la plus élevée au monde parmi les grandes économies) et la confiance dont les investisseurs et les milieux d’affaires créditent M. Modi. « L’énorme marché indien – un tigre en cage – est maintenant libre », s’est réjoui Anand Mahindra, le président du conglomérat indien Mahindra, mercredi 3 août. « Cette réforme fait partie de celles qui vont créer un big bang », a estimé Naushad Forbes, le président de la Confédération des industries indiennes.

La mise en œuvre de la réforme ne fait pourtant que commencer. De nombreux défis techniques et politiques restent à relever. Le chemin pour parvenir au « système de fiscalité indirecte du XXIsiècle », selon l’expression de M. Modi, risque d’être long et tortueux.