Après plusieurs jours de négociation acharnée, les syndicats majoritaires SFR sont en passe de valider un accord avec la direction sur le plan de réduction des coûts qui devrait faire fondre les effectifs d’un tiers l’an prochain. L’UNSA et la CFDT ont signé, dans l’après-midi du jeudi 4 août, un texte fixant les conditions de départs volontaires de 5 000 salariés. Ces deux syndicats détiennent à eux seuls la majorité des voix chez l’opérateur télécoms. Ce qui suffit pour rendre l’accord applicable et non contestable.

À l’UNSA, on se félicite des avancées obtenues cette semaine auprès de la direction de SFR. « Nous avons sécurisé l’emploi en région. Les salariés dont le poste sera supprimé mais qui ne veulent pas quitter le groupe pourront être reclassés dans le bassin d’emploi concerné », explique Fabrice Pradas, délégué syndical central de l’UNSA. Sur les 14 300 emplois que compte l’opérateur, un tiers travaille en province.

Autre motif de satisfaction, les syndicats ont obtenu des garanties pour les salariés qui seraient externalisés dans d’autres entités d’Altice, la maison mère de SFR ou chez un prestataire extérieur. « La garantie d’emploi suit les salariés. Et si la structure extérieure était amenée à réduire ses effectifs, SFR devrait compenser en interne », dit Fabrice Pradas.

Le plan de réduction des effectifs se déroulera en deux phases. Les boutiques seront réorganisées d’ici Noël. Environ un millier d’emplois devrait être concerné. Ensuite, 4 000 salariés quitteront l’opérateur, sous forme de volontariat, à partir du 1er juillet 2017. Tous pourront toucher 2,5 mois de salaire par année d’ancienneté.

L’accord, baptisé « New Deal », ne fait pas l’unanimité. La CFE-CGC, la CFTC et la CGT ont refusé de le signer. « C’est donner un chèque en blanc à Drahi (le propriétaire de SFR) pour mettre 5 000 personnes dehors », lance Sana Iffach, de la CFE CGC. Avec la CGT, le syndicat a prévu d’appeler à la grève début septembre, peut-être le 6. Un recours judiciaire est également envisagé.