Les festivités d’été se déroulent dans un contexte tendu, entre « un haut niveau de sécurité » et quelques annulations, selon le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve :

« L’objectif est de pouvoir maintenir ces manifestations en prenant toutes les précautions, mais, lorsque les conditions ne sont pas réunies pour assurer une sécurité maximale, les collectivités locales peuvent ponctuellement prendre la décision de l’annulation. »

De Lille à Marseille ou à Paris, tour d’horizon des festivités annulées pour raisons de sécurité :

  • La braderie de Lille

L’annulation de l’événement le plus populaire de la ville a été annoncée vendredi 5 août par la maire (PS) de Lille, Martine Aubry. « Le volume de marchandises et la foule seraient impossibles à contrôler », a-t-elle déclaré, ajoutant : « C’est un déchirement de prendre cette décision. » Habituellement organisée le premier week-end de septembre, la braderie accueille chaque année entre 1 et 2,5 millions de visiteurs.

  • Des festivals de cinéma en plein air

Le festival Cinéma en plein air, à Paris, annulé à la suite de l’attentat de Nice, le 14 juillet, a repris depuis samedi 30 juillet et jusqu’au 21 août, mais en intérieur, dans la grande halle de la Villette, toujours en accès libre et gratuit. Le festival, qui avait débuté le 13 juillet, avait annoncé le 20 juillet son annulation « jusqu’à nouvel ordre » sur décision de la préfecture de police.

Autre festival en plein air annulé à Paris, celui organisé par le Forum des images du 29 juillet au 10 septembre, Cinéma au clair de lune. « Nous regrettons que les conditions de sécurité ne permettent pas le déroulement de cet événement qui, chaque année, recueille un grand succès populaire », dit la direction.

A Marseille également, le festival de cinéma en plein air du Panier a annulé ses projections en extérieur.

  • Paris : piétonnisation des Champs-Elysées, tournoi de basket, festival Cinéma...

A Paris ont aussi été annulés la piétonnisation des Champs-Elysées prévue le 7 août ; le tournoi de basket Quai 54 sur la pelouse de Reuilly (12e arrondissement) les 23 et 24 juillet ;

D’autres événements, comme Paris Plages, ont été maintenus, mais avec une sécurité accrue sur les quais de la Seine et du bassin de la Villette : des accès aux voies sur berge barrés, d’autres surveillés... Les forces de l’ordre, renforcées par les militaires du dispositif Sentinelle, « assureront une présence sur les quais, sur les parties en hauteur et le pont », a aussi assuré la préfecture.

  • Nuit des étoiles

Plusieurs manifestations qui devaient se dérouler dans le cadre de la 26e édition de la Nuit des étoiles – qui prévoyait quelque 430 manifestations dans l’Hexagone pour observer les planètes Jupiter, Mars, Neptune et les étoiles filantes de vendredi à dimanche en France – ne pourront avoir lieu.

A Paris, c’est le cas des animations autour des planètes et des étoiles prévues vendredi de 18 h 30 à 23 h 30 sur la pelouse du parc de la Villette. A Marseille, l’association Andromède a annulé sa soirée d’observation prévue vendredi en plein air sur le site de l’ancien observatoire, et qui avait accueilli l’année dernière 500 personnes, selon elle. Idem à Cannes, pour une séance d’observation du ciel avec plusieurs télescopes prévue samedi, selon l’Association française d’astronomie (AFA), coordinatrice de la Nuit des étoiles. En Seine-et-Marne, la soirée astronomique prévue sur la base de loisirs de Buthiers a également été supprimée.

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  • Le meeting de la patrouille de France à Marseille le 13 août

La Mairie de Marseille a décidé, le 1er août, d’annuler le meeting aérien de la patrouille de France prévu le 13 août, « dans le cadre de l’état d’urgence ». Selon la préfecture, la manifestation aurait attiré « un public très nombreux (plus de 100 000 spectateurs en 2015) » sur le littoral, dont la sécurisation complète aurait été compliquée et aurait entraîné « une paralysie totale du trafic ».

Il y a quinze jours, l’organisation Etat islamique a publié une vidéo dans laquelle Marseille est explicitement ciblée. Le maire a depuis demandé au premier ministre, Manuel Valls, « une mobilisation accrue et significative de tous les moyens humains et matériels nécessaires à la protection des Marseillais, ainsi que des milliers de visiteurs ou de touristes ».

  • Le feu d’artifice du 15 août à La Baule

A La Baule, le traditionnel feu d’artifice du 15 août n’aura pas lieu. Le maire (LR), Yves Métaireau, a évoqué une « configuration [du front de mer] semblable » à la ville de Nice, où les festivités du 14 Juillet ont été endeuillées par un attentat qui a causé la mort de 85 personnes et en a blessé 434. La grande station balnéaire de la Loire-Atlantique a choisi de privilégier « la sécurité des 40 000 à 60 000 spectateurs du feu d’artifice baulois, a dit le maire. Même s’il n’y a toutefois pas de menace avérée qui touche La Baule-Escoublac, il faut être vigilant, sans verser dans la psychose. »

  • Série d’annulations dans le Sud-Est

La Mairie de Nice, encore endeuillée, a décidé d’annuler la Prom’Party, censée transformer en immense piste de danse la promenade des Anglais les 15 et 28 août. La Ville, qui précise attendre la décision de la préfecture des Alpes-Maritimes « sur chaque événement, conformément à une nouvelle circulaire », annonce toutefois que certains événements futurs seront « redimensionnés pour être plus sécurisés ».

Dans les Alpes-Maritimes, Grasse renonce à sa 70e fête du jasmin, qui devait accueillir plus de 5 000 visiteurs. Et la Mairie d’Avignon annule de son côté le spectacle pyrotechnique prévu le 25 août pour l’anniversaire de la libération de la ville, avec 30 000 spectateurs attendus au pied du pont.

Mobilisation accrue des forces de l’ordre

Maintenir le plus de festivités possible cet été « implique la mobilisation de nos forces, de la police municipale et, éventuellement, d’agents de sécurité privés », a expliqué le ministre de l’intérieur. Outre les effectifs militaires de Sentinelle (10 000 hommes), 12 500 réservistes de la gendarmerie pourront être mobilisés, « ce qui assure une présence supplémentaire quotidienne de 4 000 gendarmes sur le territoire national », selon Bernard Cazeneuve. Par ailleurs « près de 4 700 policiers ont signé des conventions dans le cadre de la réserve nationale », a-t-il ajouté.

En ce qui concerne le projet de garde nationale annoncé par François Hollande, l’objectif est de porter à 84 000 personnes d’ici à 2019 avec « 40 000 pour la défense et 44 000 pour le ministère de l’intérieur », a précisé le ministre. M. Cazeneuve a également rappelé que « depuis début 2016 », ses services ont « procédé à 165 interpellations, 91 mises en examen, 63 incarcérations et 25 contrôles judiciaires ». « Depuis le 31 juillet, sur six dossiers importants représentant des menaces significatives, ce sont cinq incarcérations et quatre gardes à vue, qui se poursuivent », a-t-il annoncé.