La plage de Copacabana, le 5 août. | Petr David Josek / AP

La « plus grande fête du monde ». C’est ce qu’a promis Rio pour la cérémonie d’ouverture des premiers Jeux olympiques d’Amérique du Sud. A partir de 1 heure du matin (heure française), samedi 6 août, les deux cent sept délégations défileront dans le stade Maracana.

A quelques heures du début des Jeux, l’identité du dernier porteur de la flamme olympique demeurait un secret bien gardé, même si Gustavo Kuerten, le triple vainqueur du tournoi de tennis de Roland-Garros, faisait office de favori après l’annonce du « roi » Pelé. Vendredi, la légende du football brésilien a annoncé qu’en raison de son état de santé elle n’allumerait pas la vasque olympique dans le stade Maracana. « En ce moment, je n’ai pas les conditions physiques pour participer à l’ouverture des Jeux », a déclaré le seul footballeur triple champion du monde. Une seconde flamme s’embrasera, en même temps que celle du stade Maracana, dans le centre de Rio, dans la zone portuaire rénovée.

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« Un antidépresseur pour le Brésil »

C’est Michel Temer, le président par intérim, qui déclarera ouverts les 31es Jeux olympiques. L’ancien vice-président de Dilma Rousseff s’est déjà dit « fin prêt » à subir huées et sifflets, cet événement planétaire s’ouvrant dans un contexte politique tendu au Brésil. Ni Mme Rousseff, qui fait face à une procédure de destitution, ni son prédécesseur Luiz Inácio Lula da Silva n’assisteront à la cérémonie, à laquelle participeront en revanche quarante-cinq chefs d’Etat, dont le président français, François Hollande.

Maîtres de cette cérémonie, trois directeurs artistiques, dont le réalisateur brésilien Fernando Meirelles, qui ont dû composer avec des moyens très éloignés de ceux de Pékin ou de Londres, dans un pays plongé dans une récession économique aiguë. L’enveloppe est « douze fois inférieure à celle de Londres, vingt fois à celle de Pékin », a estimé Fernando Meirelles, qui a notamment réalisé La Cité de Dieu et The Constant Gardener.

Malgré ces contraintes financières, Fernando Meirelles souhaite que cette cérémonie « fasse l’effet d’un antidépresseur pour le Brésil ». Sous les yeux de près de trois milliards de téléspectateurs à travers le monde, le stade Maracana, où doivent prendre place près de quatre-vingt mille spectateurs, sera transformé le temps d’une soirée en sambodrome où défileront des centaines de représentants d’une douzaine d’écoles de samba.

Gilberto Gil et Gisele Bündchen

La cérémonie se déroulera au son de mélodies de deux icônes de la musique populaire brésilienne, Gilberto Gil et Caetano Veloso, et l’ancienne mannequin vedette Gisele Bündchen, retirée des podiums depuis 2015, défilera au son de l’incontournable Garota de Ipanema (« La fille d’Ipanema »). Une scène prévue dans la chorégraphie au cours de laquelle le top-modèle se faisait « agresser » par un garçon métis a en revanche été supprimée après avoir suscité une polémique.

Les quatre heures de spectacle n’échapperont pas à une figure imposée, un voyage à travers les étapes marquantes de l’histoire du pays : la colonisation portugaise ; une évocation de l’esclavage ; ou encore le vol du pionnier de l’aviation Alberto Santos-Dumont, au début du XXe siècle. La cérémonie évoquera également l’avenir de la planète avec un tableau sur le réchauffement climatique soulignant le rôle crucial du Brésil, qui abrite la majeure partie de la forêt amazonienne.