L’empereur Akihito du Japon, le 1er août. | TORU YAMANAKA / AFP

Trois semaines après des informations de presse évoquant son désir d’abdiquer, l’empereur Akihito du Japon s’adressera à la nation lundi, a annoncé vendredi l’Agence de la maison impériale.

« L’empereur va exprimer son sentiment sur ses fonctions en tant que symbole » de la nation dans une allocution vidéo diffusée à 15 heures (8 heures en France), a déclaré un porte-parole à l’Agence France presse (AFP). Selon la constitution pacifiste entrée en application après la 2e Guerre mondiale, l’empereur remplit des « fonctions de représentation de l’Etat ». Il est « le symbole de la nation et de l’unité du peuple ».

Selon les médias japonais, Akihito, 82 ans, ne devrait pas faire directement référence à une abdication, mais plutôt expliquer comment il aimerait poursuivre ses obligations à l’avenir.

Ce sera la deuxième fois qu’Akihito prend la parole publiquement de cette façon. Il avait délivré un message de la sorte au peuple quelques jours après la tragédie du 11 mars 2011 (séisme, tsunami, accident nucléaire).

« Je commence à sentir mon âge »

Le message de l’empereur devrait être diffusé à la télévision ainsi que sur le site internet de l’Agence de la maison impériale à destination du public étranger, a précisé l’agence de presse Kyodo.

La presse avait créé la surprise mi-juillet en affirmant que le souverain avait confié à des proches qu’il voulait laisser dans quelques années la place au prince héritier Naruhito et que ce dernier soutenait son père dans cette démarche.

Akihito, qui a accédé au trône en 1989 après le décès de son père Hirohito, a souffert de divers problèmes de santé dont un cancer de la prostate et une opération du cœur. Il avait dit l’an dernier au cours d’une conférence de presse : « Je commence à sentir mon âge et il m’est arrivé de commettre des erreurs lors de cérémonies ».

En vertu de l’actuelle loi sur la maison impériale, qui régit le statut juridique de l’empereur, il n’est pas prévu de mécanisme légal d’abdication. Une révision de ce texte serait donc nécessaire pour satisfaire sa volonté, ce qui expliquerait le délai de quelques années invoqué par la presse. Le Japon n’a pas connu d’abdication depuis 1817.

La famille impériale jouit d’un profond respect de la part de la majorité des Japonais. Polémiquer à son sujet est souvent gênant voire tabou.