Dimanche 7 août, le relais 4 × 100 m masculin a offert à la délégation française sa première médaille après deux jours de compétition. Et si les nageurs français faisaient grise mine sur le podium, dépités de n’avoir pas accroché l’or comme lors de leur triomphe à Londres en 2012, leur déception est toute relative comparée aux espoirs douchés de bon nombre de leurs compatriotes. Faut-il s’inquiéter de cette mauvaise série ?

Les nageurs français n’étaient pas satisfaits de leur médaille d’argent au relais 4 × 100 m dimanche 7 août, la première de la délégation tricolore à Rio. | CHRISTOPHE SIMON / AFP

Un premier week-end raté

Sur le plan comptable, la récolte tricolore du premier week-end est bien maigre comparée à celle des éditions précédentes. Statistiquement, c’est vrai, les Français cartonnent rarement le samedi (aucune médaille en 2008 et 2012, une seule en 2004). Mais ils avaient pris la bonne habitude de se rattraper le dimanche, pour conclure la journée avec au moins trois médailles.

Débuts ratés pour la France aux JO de Rio
Comparaison des résultats de la délégation française lors des deux premiers jours avec les éditions précédentes.
Source : Wikipédia

L’escrime française à la peine

Difficile de ne pas évoquer l’escrime quand on compare les premières performances des sportifs français à Rio à celles des éditions précédentes. Les escrimeurs et escrimeuses tricolores avaient décroché deux médailles au cours du premier week-end en 2000 et 2004, pour une en 2008 et aucune en 2012. Samedi, l’épéiste Lauren Rembi a échoué à la quatrième place. Dimanche, les trois Français engagés n’ont pas dépassé les huitièmes de finale.

Sur l’ensemble des deux semaines de compétition, l’escrime française a ramené six médailles en 2000 et 2004, quatre en 2008 et aucune en 2012. Une perte de vitesse qui, si elle se confirmait au Brésil, pèserait lourd au tableau des médailles.

Judo, cyclisme et tir en retrait

Autres absents au palmarès pour l’heure : les judokas français, qui avaient systématiquement décroché une médaille dès les deux premiers jours entre 2000 et 2012. Ces derniers ont néanmoins de très sérieux atouts à faire valoir d’ici au 12 août, Teddy Riner en tête.

Les épreuves de tirs (trois médailles les premiers samedis et dimanches sur les quatre dernières olympiades) sont également en retrait. Tout comme la natation française, qui pouvait cependant difficilement conserver ses deux titres initiaux à Londres (Camille Muffat sur 400 m nage libre et relais 4 × 100 m masculin).

La cuvée référence de Sydney (7 médailles en deux jours) s’explique quant à elle en grande partie par un week-end de rêve pour le cyclisme français (trois médailles d’or).

Encore temps de redresser la barre

La délégation française a gâché samedi et dimanche de belles chances d’accrocher des podiums, voire mieux. On pense par exemple au tennis, avec les éliminations précoces des doubles Mahut - Herbert, Monfils - Tsonga et Garcia - Mladenovic, ou encore à la grave blessure du gymnaste Samir Aït Saïd.

Du côté des sports collectifs, les équipes masculines de volley et de basket ont toutes les deux été sèchement battues pour leur entrée en matière, mais restent en lice.

Il est évidemment trop tôt pour enterrer l’objectif d’égaler le record de Pékin (41 médailles). Pour écarter la malchance, les athlètes français pourront d’ailleurs se souvenir du mauvais départ pris en Chine il y a huit ans (3 médailles en 48 heures) qui ne les avait pas empêchés d’enchaîner les victoires. A l’inverse, le départ en fanfare aux Jeux de Sydney avait été terni par une dernière semaine faible, avec seulement huit médailles.

Aux JO, un mauvais démarrage n'est pas toujours mauvais signe
Source : Wikipedia