La présidente brésilienne a été suspendue de ses fonctions le 12 mai par la chambre haute. | UESLEI MARCELINO / REUTERS

Le Sénat brésilien se prononcera mardi 9 août sur la procédure de destitution de Dilma Roussef, accusée de maquillage de comptes publics. Les adversaires de la présidente de gauche du Brésil n’auront besoin que d’une majorité simple, sur 81 sénateurs, pour la pousser vers la sortie. Le vote est considéré dans les deux camps comme une formalité.

« La présidente est toujours plus isolée. Un isolement très grand qui s’est aggravé ces dernières semaines, et qui concerne même son propre parti », a déclaré le sénateur Aloysio Nunes, du parti social-démocrate de Michel Temer, le PSDB (droite). « Je ne doute pas une seconde que, à l’instar du jugement définitif, le vote sera en faveur de l’impeachment et qu’elle sera destituée», a-t-il dit.

Dans l’autre camp politique, la sénatrice Vanessa Grazziotin, alliée de Dilma Rousseff, concède par avance la défaite. « Ils vont y arriver avec une certaine facilité. On n’a pas beaucoup d’attentes », a-t-elle regretté.

Un épilogue attendu fin août

Si cette défaite est avérée, le dernier épisode de ce long feuilleton politique devrait intervenir autour du 25 août, une fois les Jeux olympiques terminés. En cas de destitution, l’ancien chef d’Etat perdra ses droits politiques pour huit ans. Ce serait alors la fin de plus de 13 ans au pouvoir pour le Parti des Travailleurs (PT, gauche).

La présidente de gauche a été suspendue de ses fonctions le 12 mai par la chambre haute et c’est son ancien vice-président devenu son rival, Michel Temer, 75 ans, qui assure depuis l’intérim à la tête de l’Etat. Mme Rousseff conteste formellement avoir commis un quelconque « crime de responsabilité » et dénonce un coup d’Etat institutionnel ourdi par M. Temer et la droite brésilienne.