Gauthier Grumier a remporté mardi la médaille de bronze à l’épée. | Andrew Medichini / AP

Ce n’est pas l’or mais c’est tout de même la première médaille de l’équipe de France d’escrime. Mardi, l’épéiste Gauthier Grumier a remporté à 32 ans sa première médaille olympique à Rio, le bronze.

Conquérant et impressionnant tout au long de la journée, beaucoup lui prédisaient pourtant la plus belle des récompenses. Mais le Hongrois Geza Imre, 41 ans, a imposé son expérience dans une demi-finale où Grumier a presque toujours été mené. Il s’est remobilisé pour obtenir la troisième place face au Suisse Steffen, tombeur du Français Yannick Borel en quart.

Avant cela, le parcours de Gauthier Grumier avait été étincelant. En 16e de finale, le bouillant public carioca ne pouvait pas faire de miracle : le bien nommé Brésilien Athos Schwantes était surclassé (15-7). En 8e de finale, c’est un policier du Caire, Ayman Fayez, qui subissait la loi tranquille mais impitoyable du tricolore (15-9).

Puis, les choses étaient censées se corser en quart de finale avec le Japonais Kazuyasu Minobe qui avait nettement battu le Français lors de la Coupe du monde de Tallinn l’an passé. Il n’en fut rien puisque l’Asiatique était battu largement 15 à 8. Les observateurs étaient alors impressionnés par son escrime. « Il a aujourd’hui la plus belle vitesse de pointe. Il est monstrueux, très intelligent dans son escrime. Il est super posé avec zéro précipitation et voit les choses avant les autres », admirait en coulisses le consultant de France Télévisions, le double champion olympique Brice Guyart.

« Pas des surhommes »

En zone mixte, avant sa demi-finale, Grumier affichait calme, sérénité et une certaine pointe d’humour : « Je n’ai pas envie de m’emballer car j’ai déjà un certain âge. Quand je crie, j’ai la tête qui tourne ». Et l’escrimeur tentait également de s’enlever un peu de pression : « Tout le monde espére beaucoup de l’équipe d’épée masculine. Hier, j’ai failli mettre un post sur les réseaux sociaux pour dire que nous n’étions pas des surhommes ou des superhéros ».

Revenu de moments difficiles, une blessure en 2012 et un retour en 2013 à la 70e place mondiale, l’épéiste avait réussi à revenir au plus haut niveau : troisième des Mondiaux 2014 et deuxième des Mondiaux 2015. « Il a tout connu, des moments où il était attendu et où il n’était pas au rendez-vous, d’autres où il était au top, d’autres où il n’avançait pas. Il est tombé très bas et il a appris à relativiser », explique Hugues Obry, entraîneur national à l’épée.

Après la quatrième place prometteuse de Lauren Rembi, à l’épée féminine, cette première médaille laisse de beaux espoirs pour les compétitions par équipes. Les Françaises entreront en piste jeudi, tandis que les Français auront jusqu’à dimanche pour récupérer.